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La Religieuse

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
L a Religieuse - Pauline Etienne
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Près de cinquante ans après Jacques Rivette (avec Anna Karina, en 1967), c’est au tour de Guillaume Nicloux de s’atteler à l’adaptation du célèbre roman de Diderot – enfin, « célèbre » au moins pour les étudiants en Lettres. Or, débarrassant à dessein l’œuvre originelle de ce qui faisait son charme d’époque – à savoir son anticléricalisme, son atmosphère pré-roman gothique et son libertinage plus ou moins diffus – que reste-t-il donc à cette nouvelle (et sage) version ? Eh bien, tout simplement : ses actrices ! A commencer par Pauline Etienne, 23 ans (révélée en 2009 dans ‘Le Bel Âge’, aux côtés de Michel Piccoli), qui revêt ici la soutane de Suzanne, religieuse du XVIIIe siècle, révoltée contre sa condition et passant entre les mains de trois mères supérieures : Françoise Lebrun, Louise Bourgoin et Isabelle Huppert. Quatre comédiennes, de quatre générations différentes, qui permettent au film de Nicloux de tourner à la galerie de portraits en forme d’ode à la féminité. Car si l’intrigue n’a vraiment pas grand-chose à nous offrir de surprenant, on redécouvre une Françoise Lebrun délicieuse (avec ce même ton de voix, doux et monocorde, qu’elle avait dans ‘La Maman et la Putain’ d’Eustache – ce qui aura suffi à réjouir nos cœurs de cinéphiles nostalgiques), et Louise Bourgoin se révèle une étonnante nonne sadique… Quant à Isabelle Huppert, on la retrouve égale à elle-même : drôle, subtile, audacieuse, génialement perverse. Au final, aussi classique dans sa réalisation que dans le prétexte de son synopsis, ‘La Religieuse’ parvient quand même à tirer son épingle du jeu, rien qu’en tournant autour de son réjouissant quatuor de comédiennes. Et là, on se dit que, finalement, ça lui fait un point commun avec ‘Spring Breakers’… Ce à quoi on ne s’attendait pas vraiment !

Écrit par Alexandre Prouvèze
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