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L'Assassin, version restaurée

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
L'Assassin - Mastroianni
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Voilà un film de plus d’un demi-siècle (1961), qui pourrait pourtant donner une leçon à bien des polars récents. Suspens, élégance, humour ; avec évidemment du jazz vintage bien senti… Comme dans les meilleures histoires, l’idée est à la fois simple et suffisamment suggestive pour tenir l’ensemble du récit : Alfredo Martelli (Marcello Mastroianni), trentenaire italien, antiquaire à Rome, se voit accusé du meurtre de sa maîtresse – enfin, d’une de ses maîtresses, car Marcello est quand même super beau gosse. Il clame son innocence, d’abord avec distance, puis agacement, pour finir dans une situation qui évoque presque l’absurdité de celle de Jospeh K. dans ‘Le Procès’ de Kafka. Le film d’Elio Petri suit son arrestation, sa garde-à-vue et ses interrogatoires, entrecoupés de flash-backs explicatifs. Une construction narrative, faite d’allers-retours, qui se révèle solide et parfois extrêmement bien exécutée, notamment lorsque passé et présent se mêlent dans un même plan-séquence. Cette invention d’une temporalité hybride, où les souvenirs de Martelli croisent le regard truculent mais sévère du commissaire Palombo (Salvo Randone), témoigne de la réussite générale de la mise en scène, malgré quelques (rares) maladresses de montage. Surtout, Mastroianni parcourt le film avec une classe de beau salaud assez folle. Et il parvient par son charme à nous faire suivre avec compassion son personnage veule, qui se rend peu à peu compte d’un profond sentiment de culpabilité refoulé. Mais toujours avec décontraction.  Un bon vieux polar comme ça, ça ne se refuse pas.

Écrit par A.P
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