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Le Magasin des suicides

  • Cinéma
Le Magasin des suicides
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Time Out dit

Patrice Leconte, à qui l’on doit la trilogie des ‘Bronzés’, a osé le pari de réaliser un premier film d’animation en adaptant le roman de Jean Teulé, ‘Le Magasin des suicides’. Se dédouanant d’emblée d’avoir voulu imiter Tim Burton, le réalisateur emprunte tout de même beaucoup à l’univers de ce dernier. Difficile en effet de ne pas penser à ‘L’Etrange Noël de Monsieur Jack’ ou aux ‘Noces funèbres’ devant cette comédie musicale à l’humour grinçant et morbide. Seulement voilà, les chansons du ‘Magasin des suicides’ – qui prennent une place importante dans le récit – n’arrivent pas à la cheville des compositions de Danny Elfman. Leurs mélodies sont certes entraînantes, mais leurs paroles, si elles prêtent parfois à sourire, sonnent le glas de rimes lourdes et laborieuses. Le synopsis, d’un pathétique saugrenu, nous avait pourtant attirés : au cœur d’une ville de dépressifs sévères, la maussade mais consciencieuse famille Tuvache tient un magasin des suicides. Poisons, cordes, pistolets, leur large éventail d’articles létaux garantit à tout un chacun de trouver la mort qui convient. Or, un nouveau-né, tout ce qu’il y a de plus pétillant, vient s’ajouter à la funeste tribu... Ecueil regrettable, le mal-être des citadins, comme la joie de vivre du bambin (qui grandit de plus en plus heureux et positif) sont traités de façon si caricaturale et manichéenne que l’essai peine à être transformé. D’autant plus que le sujet est grave, et n'a rien d’anodin. On se demande alors à qui s’adresse le film : trop naïf pour les adultes et trop glauque pour les enfants, il se noie dans le décalage sans jamais parvenir à trouver un équilibre.

Écrit par Barbara Chossis
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