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Le Plaisir (1952)

  • Cinéma
Le Plaisir
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Les 100 meilleurs films français

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Chef-d’œuvre de mise en scène, ‘Le Plaisir’ s’organise en triptyque, adaptant trois nouvelles de Maupassant. Il s'ouvre sur un étourdissant travelling, qui nous entraîne au Palais de la danse où une immense fête bat son plein. La caméra tourbillonne, valse jusqu’à tomber sur un danseur masqué, qui bientôt s'écroule. Derrière le masque, l’assistance découvre un vieillard, qu'un médecin raccompagne à son domicile. Il y trouve l’épouse du vieil homme, qui lui raconte sa vie. Récit troublant. Puis, Ophüls nous narre un épisode décisif de la vie de ‘La Maison Tellier’, dont les pensionnaires (de charmantes courtisanes) quittent leur hôtel de charme pour assister à la campagne à une première communion. Au début, normal, elles gloussent. Mais, émues par la pureté des communiantes, elles se rappellent leur enfance. Enfin, dans le dernier volet du triptyque, un chantage au suicide tourne mal, menant le spectateur à la conclusion que le plaisir est facile, mais le bonheur pas gai. Or, si à la mélancolie champêtre de ‘La Maison Tellier’ répond la noirceur des deux autres volets du triptyque, partout la leçon est la même et assure la cohérence du film : le plaisir s'oppose au bonheur, comme le désir à la sérénité. Et ici la grande force d'Ophüls tient à sa réalisation, elle-même traversée par cette tension désirante, où la caméra papillonne comme une jeune femme espiègle, aux mouvements empreints d’élégance, délectable de fluidité sensuelle. Et puis, les décors, les costumes, les dialogues sont au diapason – sans parler des comédiens (Madeleine Renaud, Danielle Darrieux, Pierre Brasseur, Jean Gabin…). Bref, le film porte parfaitement bien son titre. Et comme tout plaisir, on aimerait bien qu’il se prolonge.

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Écrit par Alexandre Prouvèze
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