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Le Quépa sur la Vilni !

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
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Le Quépa sur la Vilni !
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

« Au cinéma, tout est possible », y compris réunir un quintuple vainqueur du tour de France, un vieux troubadour du cinéma français et un chanteur lunaire et noctambule. Si le trio ressemble à une drôle de rencontre dans un film de Buster Keaton, il s’agit pourtant bien du casting à l’affiche de 'Le Quépa sur la Vilni !', second moyen métrage de Yann Le Quellec après 'Je sens le beat qui monte en moi' et véritable ovni cinématographique.

L’histoire, à elle seule, mérite le détour. Soit 38 minutes en compagnie d’André, ancien facteur à vélo joué par Bernard Ménez, que Monsieur le Maire (le chanteur Christophe) engage pour guider une équipée cycliste d’hommes-sandwiches. Leur but : promouvoir la première de son nouveau cinéma, une projection du film 'Panique sur la ville'. Mais quand à vélo tout va à vau-l’eau, il faut l’intervention du roi de la pédale pour remettre notre troupeau dans la bonne direction.

Apparaît alors Bernard Hinault, héraut du cyclisme flanqué de son maillot jaune Gitane, que le réalisateur place dans ce film sur la petite reine comme un démiurge. Ses apparitions sont divines et ses répliques, qu’il déclame sans même jouer, d’une franche drôlerie. Des instants messianiques auxquels Christophe apporte le parfait contrepoint. L’élu aux santiags rouges (qui prononce dans le film notre citation initiale) est brillant de désinvolture dans son rôle de Don Quichotte du mandat municipal.

Avec ses personnages naïfs, presque hébétés, et sa posture graphique, 'Le Quépa sur la Vilni !' rappelle énormément Tati en version postmoderne. Le nom de Wes Anderson vient également vite à l’esprit, sans que Le Quellec semble pour autant sucer la roue du francophile cinéaste américain. Il crée plutôt son propre univers, où musique et danse accompagnent naturellement le mouvement rotatif des corps et les révolutions des roues de vélo. Avec 'Le Quépa sur le Vilni !', Le Quellec aura ainsi su démontrer que, face aux grands noms du film indépendant américain, le cinéma français ne roulait plus sur la jante.

Écrit par Yves Czerczuk
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