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Le Tempestaire

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Le Tempestaire - Jean Epstein
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Avant-dernier film de Jean Epstein, 'Le Tempestaire' (1947), court métrage de 23 minutes, rappelle combien le réalisateur, généralement connu pour son onirisme, ses surimpressions et son jeu sur les sens tendant vers le surréel, fut aussi l'un des précurseurs du néo-réalisme. Ayant adopté la Bretagne comme lieu privilégié de son travail à partir de 1929 (et du film 'Finnis terrae'), Epstein inscrit en effet ce 'Tempestaire' dans le réalisme magique d'un paysage marin de conte de fées : où une jeune fille, inquiète pour son fiancé parti en mer en pleine tempête, se rend auprès d'un « tempestaire », mage capable, selon une ancienne tradition, de contrôler les éléments naturels. Touchante, l'histoire ressemble à une légende locale, à la fois simple et riche d'interprétations sur le thème, archétypal, de l'homme (et de la femme) face à la nature. Mais surtout, c'est l'aspect libérateur du néo-réalisme qui, déjà, enthousiasme ici - comme chez Rossellini, d'ailleurs, à la même époque. Car à travers 'Le Tempestaire', il ne s'agit pas tant pour Epstein d'enregistrer ou de témoigner d'une réalité concrète ou sociale, que de créer de la fiction, de l'imaginaire, de l'invisible, à partir d'un matériau brut, presque documentaire, avec très peu d'artifices. Bref, un beau court métrage vintage à (re)découvrir, récemment restauré grâce au concours de Potemkine Films et de la Cinémathèque française.

Écrit par AP
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