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L'homme qu'on aimait trop

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L'Homme qu'on aimait trop
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Time Out dit

Si le titre du dernier Téchiné pourrait évoquer l’un des films les plus personnels et touchants de François Truffaut (‘L’homme qui aimait les femmes’), son propos retrace en fait un célèbre fait divers de la fin des années 1970 : l’affaire dite « Le Roux/Agnelet », où une jeune et riche héritière, Agnès Le Roux (ici interprétée par Adèle Haenel), amourachée de l’avocat de sa mère, Maurice Agnelet (Guillaume Canet), disparaît sans que son corps soit jamais retrouvé, après avoir laissé sa fortune à l’avocat. Après une valse-hésitation de plus de trente-cinq ans, la justice n’a d’ailleurs pas fini de juger l’ancien amant de la jeune femme.

Un scénario à rebondissements intriguant, un couple d’acteurs qui pourrait surprendre et la présence de Catherine Deneuve en daronne tenace de la jeune disparue : voilà qui aurait a priori de quoi constituer une assez bonne surprise. Pas nécessairement une tuerie, mais au moins un thriller correct. Hélas, la réalisation d’André Téchiné reste étrangement plate, atone. Comme délibérément. Du coup, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression de se retrouver devant une émission de Christophe Hondelatte. Bon, en mieux quand même, n'exagérerons rien. Mais c’est dommage, on pouvait s’attendre à davantage de relief de la part du réalisateur des ‘Innocents’, des ‘Roseaux sauvages’, ou des ‘Temps qui changent’. Aussi les acteurs peinent-ils à être crédibles, tant la réalisation rame. Seule Adèle Haenel (dont l’étrangeté un peu brutale hantait déjà ‘Naissance des pieuvres’ ou ‘L’Apollonide’) paraît tirer son épingle du jeu. Seulement, elle semble tristement contrainte de jouer en permanence sur la plasticité de son visage et son regard lunaire. Quant à Deneuve et Canet, ils semblent tout bonnement en pilotage automatique, reprenant des attitudes qu’on les a déjà vus jouer à peu près soixante mille fois – sans doute faute d’être mis en scène avec davantage d’enjeu. Au final, si le film se laisse voir par curiosité pour l’histoire, il ne prend jamais véritablement. A considérer comme un téléfilm de luxe, donc. Sans doute pour un paresseux dimanche soir.

Écrit par AP
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