Lore

Loin des ‘Damnés’ de Visconti ou du ‘Salo’ de Pasolini, ce film de Cate Shortland envisage sans grandiloquence la situation des nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale : plus précisément, à travers la fuite en 1945 d’une jeune fille, Lore, qui parcourt l’Allemagne avec ses frères et sœurs… et – ironie du sort – dont le seul espoir de survie va venir d’un jeune rescapé juif, Thomas. Sur ce thème, assez puissant, le film n’insiste pourtant pas trop, se contentant d’un roman d’apprentissage lisse, mais plutôt joli. Saskia Rosendahl, dans le rôle-titre, porte le film avec grâce. Elle capte bien la lumière. Et la forêt est belle. Parfois inutilement esthétisant, on aurait préféré que ‘Lore’ témoigne d’un peu plus d’âpreté visuelle : le film en aurait sans doute gagné en force, comme en termes de questionnement moral. Ceci dit, sa simplicité et ses partis pris graphiques (même s'ils sont parfois excessifs) en font un long métrage agréable, presque bucolique. Light, mais rafraîchissant.