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Il n’y a jamais une « bonne façon » de perdre un parent, mais Nanni Moretti a transformé cette atroce expérience (vécue pendant le tournage de 'Habemus Papam', durant lequel sa mère était en phase terminale) en un terrible et drôle examen de notre façon d’affronter l’inévitable.
Ainsi dans ce film, Margherita Buy excelle en tant que réalisatrice sociale en plein cauchemar lors du tournage de son dernier long métrage, avec un acteur américain totalement barré (John Turturro, en roue libre). Mais sa frustration résulte d’un écho plus large de sa personnalité où – à la différence de son calme et rassurant frère (Moretti, très doux) – son habitude de tout vouloir contrôler l’empêche d’accepter la réalité de la mort prochaine de sa mère.
Le mélange de ce plateau clownesque et de cette angoisse personnelle paraît contre-productif dans un premier temps, jusqu’à ce que le rire apporte un peu de lumière à ces événements, permettant d’arriver à la conclusion suivante : la prétention intellectuelle de Margeritha ne va pas de pair avec ses objectifs personnels. La BO est un peu trop saturée de la mélancolie d'Arvo Pärt, mais le film propose un regard confidentiel, maîtrisé, accessible et perçant sur le chagrin. Moretti à son apogée.
(Traduit de l'anglais par Matthieu Petit.)