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« Il y a dans toute l'œuvre de Bernanos une sensibilité à Dieu que j'ai tenté de transposer dans mes images et dans leur rythme », déclarait Robert Bresson à propos de son film. Après le ‘Journal d'un curé de campagne’ en 1951, le cinéaste emprunte à nouveau son titre (et son personnage principal) à l’auteur de ‘Sous le soleil de Satan’. Sous un certain angle, leurs sensibilités sont effectivement proches, développant une mystique chrétienne analogue, dans la lignée de Dostoïevski (pour faire vite). Pureté et souillure, violence et charité : tels sont les thèmes qui parcourent l'histoire de cette fillette de 14 ans, Mouchette (Nadine Nortier, sublime « modèle » de Bresson pour cet unique rôle au cinéma), gamine désirante, à la fois pure et trouble, aux prise avec la médiocrité des hommes et les préjugés du petit village de campagne où elle vit. L'histoire est violente, mais la réalisation est tellement maîtrisée, les dialogues denses et justes, la narration au couteau, qu’elle atteint une grâce bouleversante de dignité… Peut-être le film le plus poignant de Robert Bresson.