Paperboy

Nicole Kidman en bimbo trash-issime, Matthew McConaughey en reporter défiguré, John Cusack en laideron attardé et surtout, Zac Efron (oui, celui de ‘High School Musical’) dans le rôle principal. Avec un casting pareil, ‘Paperboy’ laissait, a priori, un peu perplexe. Et a posteriori, aussi : le deuxième film de Lee Daniels part dans tous les sens, sans jamais arriver nulle part. Aux Etats-Unis, il a fait couler beaucoup d’encre, en raison de certaines scènes d’un évident mauvais goût - Nicole Kidman qui simule une fellation, Nicole Kidman qui urine abondemment sur Zac Efron, Nicole Kidman qui... bref. Mais le problème de ‘Paperboy’ n’est pas tant son caractère outrancier - on aime ou on n’aime pas - que sa réalisation maladroite.
Située dans une Floride moite et raciste, cette adaptation du roman de Pete Dexter retrace l’enquête de deux journalistes tentant d’innocenter un condamné à mort (John Cusack, répugnant). Malheureusement, Daniels abandonne très tôt l’aspect investigateur du film, pour se focaliser sur les pulsions sexuelles et détraquées de ses personnages.
Avec un style particulièrement affreux, fait de zooms nauséabonds et de transitions incompréhensibles, Lee Daniels n’a visiblement aucune idée de comment construire une narration. Dommage, car contre toute attente, les acteurs (même Zac Efron) livrent des performances admirables, et l’on ne peut s’empêcher de penser que, peut-être, ce film aurait pu être un chef-d’oeuvre. Déroutant, donc, mais pas dans le bon sens.