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Pour son premier film, Aurélia Barbet fait une déclaration d’amour à la saison creuse, quand les sentiments comme la nature hibernent. Dans cette adaptation d’une nouvelle d’Olivier Adam, la réalisatrice nous raconte la léthargie de ses deux personnages, unis par le sentiment d’abandon, un travail de pompiste et l’attente d’une renaissance printanière.
Le chassé-croisé entre les deux femmes ressemble malheureusement plus à une dérive qu’à une course folle. Lolita Chammah joue les bateaux ivres pendant une heure, dérivant dans le sillage de Gabrielle Lazure sans véritable frénésie. L’intrusion de son personnage dans la vie de sa collègue disparue manque un peu de justesse et les quinze dernières minutes peinent à rattraper l'heure précédente trop flottante. Le dénouement tombe alors brusquement sans pour autant créer de secousse.
Il fallait s’y attendre : montrer avec autant d’insistance la morosité a les défauts de ses qualités. Si le film n’est pas mauvais, il n’est pas de ceux qu’on se repasse les longs soirs d’hiver.