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The Inspector Cluzo • 'The Two Mousquetaires'

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
The Inspector Cluzo 'The Two Mousquetaires'
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Trop occupés à chasser du petit groupe indie électro pop rock à mèches ou à moustaches, les médias parisiens ratent souvent ce qui se fait de mieux en France. A commencer par The Inspector Cluzo, petit kibboutz landais emmené par deux Gascons déchaînés. Mathieu Jourdain à la batterie et Laurent Lacrouts à la guitare sont en effet des forts en gueule qui réussissent la prouesse de tout gérer eux-mêmes, de la production au booking en passant par la promo et l’image. Mieux, ils réconcilient le local et le global en portant haut leurs couleurs (patois, cuisine, rugby) tout en affirmant leur attachement à une communauté humaine plus vaste, puisque le groupe ne cesse de tourner à l’étranger et d’en tirer profit. Le Japon les fête, l’Australie les a baptisés « French bastards », Taïwan les adore. Avec deux albums renversants à leur actif, et ce troisième tout aussi brillant, les Cluzo représentent le meilleur exemple d’adaptation à la crise du disque, mais aussi les difficultés que l’autogestion peut susciter : ignorance de grands médias ringards qui ne jurent que par certains circuits traditionnels, frilosité de radios peu aventureuses devant du vrai rock énergique, ostracisme de festivals qui marchent au copinage… Musicalement, 'The Two Mousquetaires' a pourtant tout pour plaire au plus grand nombre, et il suffit de découvrir le disque pour l’aimer. Même si les morceaux sont avant tout des petites bombes puissantes de fusion funk et hard rock, la sensibilité soul qui ressort de l’album permet aux âmes sensibles d’y trouver leur compte, grâce à des titres comme "Telefoot", "Fuck The Bobos" ou la reprise "Move On Up" de Curtis Mayfield, une référence régulièrement citée par le groupe. Les cuivres qui swinguent, la voix haute, la guitare à la wah wah : on danse volontiers sur du Inspector Cluzo. On pogote et on saute aussi, à l’écoute de tueries exutoires telles que "Wild and Free : The Indignés Song" ou "Why a Vulgar French Band Cannot Play Shitty English Pop Music", dont le titre est tout un programme et qui ressemble à du Led Zeppelin survitaminé, gras, saturé, plein de slide guitar et de jurons proférés en anglais. La musique des Cluzo est à leur image. Radicale et sans concessions, elle explose sans trop réfléchir mais ne regrette rien, s’énerve sur des coups de sang ou crie sa joie de vivre avec un petit pas de danse. Landes of the free.

Label : Ter A Terre/Fuckthebassplayer Records

Pour en savoir plus : http://www.fuckthebassplayer.com/homefrench.htm

>> Lire les autres critiques de notre dossier sur les meilleurs albums de 2012.

Écrit par Emmanuel Chirache
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