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The Master

  • Cinéma
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Joaquin Phoenix in The Master
Joaquin Phoenix in The Master
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Le nouveau film de Paul Thomas Anderson retrace les premières heures de la scientologie avec une intensité grisante et fascinante, déjà à l’œuvre dans son précédent opus, ‘There Will Be Blood’. 'The Master' nous le montre à nouveau comme un réalisateur accompli, capable de captiver ses spectateurs par chacune de ses scènes. Si, dans son discours sur le film, Anderson tient à marquer ses distances avec la scientologie, le film paraît pourtant peu équivoque : l’organisation décrite par ‘The Master’ a beau s’appeler « La Cause » et son chef Lancaster Dodd (un exubérant et frénétique Philip Seymour Hoffman), le modèle reste indubitablement Ron Hubbard, qu’il s’agisse de son apparence physique, de ses théories excentriques ou de ses prétentions littéraires, scientifiques et autres. Les analogies sont ainsi nombreuses et la part d'invention du personnage paraît finalement assez mince.

Mais on peut comprendre qu'Anderson ne veuille pas trop s’enliser dans les faits, son attention se portant sur les émotions et la psychologie davantage que sur les réalités historiques ou biographiques. Pour nous conduire à travers l’étrange monde du gourou Dodd, le cinéaste a ainsi eu la bonne idée de recourir à un séduisant personnage, Freddie Quell (Joaquin Phoenix), marin alcoolo et obsédé sexuel, imprévisible de bout en bout du long métrage. C’est donc à travers Quell que nous rencontrons Dodd, aimable patriarche et leader d’un petit groupe de fidèles, qui prend ce vétéran déséquilibré sous son aile. La majeure partie du film se déroule en 1950, d’abord sur un navire puis à Philadelphie, le tout agrémenté de quelques flashbacks, et d'une bande originale composée par le guitariste de Radiohead, Jonny Greenwood.

Autant le dire simplement : l’ensemble est d’une maîtrise époustouflante, qu’il s’agisse de la réalisation d’Anderson (notamment à travers son utilisation stupéfiante du 65 mm), ou des performances de Phoenix et Seymour Hoffman. Aussi cet « évangile selon Quell » parvient-il à poser un ensemble de questions profondes et dérangeantes sur les impénétrables motivations psychiques – et libidinales – qui poussent un individu à épouser une nouvelle religion dans un monde en plein chaos. Une réflexion puissante, donc, menée d’une main de maître.

Écrit par Dave Calhoun / trad. AP

Détails de la sortie

  • Noté:15
  • Date de sortie:vendredi 2 novembre 2012
  • Durée:143 mins
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