Recevez Time Out dans votre boite mail

Twixt

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Twixt
Publicité

Time Out dit

3 sur 5 étoiles

Une nouvelle fois, après 'L'Homme sans âge' (2007) et 'Tetro' (2009), Coppola se souvient du cinéma de ses 20 ans, alors qu'il était assistant de Roger Corman et réalisait des films de genre, parfois avec trois bouts de ficelle. Bref, son cinéma d'avant des chefs-d’œuvre trop lourds à porter ('Le Parrain', 'Apocalypse Now'). Ici, l'intrigue tourne vite dans un trip à la Stephen King – dont le film rappelle notamment 'La Part des ténèbres' – ou, pour les hardcore gamers, le jeu vidéo 'Alan Wake'. Un Val Kilmer pas loin d'être obèse y incarne un écrivain essoufflé, parti chercher l'inspiration dans une bourgade isolée (avec, évidemment, un meurtre sauvage), où il rencontre le fantôme d'une adolescente.

Bref, on l'aura compris, l'histoire n'est qu'un prétexte – d'ailleurs, les acteurs s'en tamponnent allègrement. Non, ce qui fait la seule saveur du film, c'est la joie avec laquelle Coppola s'amuse à faire de la série Z, à tenter des expériences formelles comme inclure des passages en 3D ou ajouter à ses images de gros filtres qui tachent, évoquant parfois un curieux mélange entre 'Sin City' de Frank Miller et 'Eloge de l'amour' de Godard. Autrement dit, Coppola met les pieds dans le plat du film de genre, y compris avec une certaine forme d'excès que certains (dont nous ne sommes pas) taxent de mauvais goût. Du coup, on se laisse porter par ce bon vieux film d'épouvante. Et, pour peu qu'on soit sensible à sa portée cathartique – autour du deuil d'un enfant, Coppola reconnaissant que sa propre expérience irrigua son film – il n'est pas interdit de penser que 'Twixt' relève d'un sous-genre à la fois fort et drôle, personnel et déglingué.

Écrit par B. Kenigsberg / AP
Publicité
Vous aimerez aussi