Recevez Time Out dans votre boite mail

Une seconde femme

  • Cinéma
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Une seconde femme
Publicité

Time Out dit

3 sur 5 étoiles

“Si ce n’est pas l’homme de tes rêves, ferme les yeux”. Telle pourrait être la morale du film d’Umut Dag. Récit d’une famille turque installée en Autriche, ‘Une seconde femme’ s’ouvre sur un mariage où personne, ni la mariée, ni son mari, ni le reste des invités ne semblent contents d’être là. On comprend assez vite que la douce Ayse n’est en réalité pas destinée au grand et beau Hasan, mais à son père, vieux, moustachu, et déjà marié à une autre. Elle, c’est Fatma, atteinte d’un cancer, impatiente de trouver à son époux une seconde femme au cas où elle décèderait. Entre l’ancienne et la nouvelle s’installe très rapidement une intimité tacite et presque dérangeante, rappelant à peu de choses près celle d’un couple.

Au delà de quelques quiproquos savoureux, c’est le casting impeccable qui fait la puissance de ce long métrage, portrait saisissant d’une communauté turque tiraillée entre modernité et coutumes archaïques, n’hésitant pas à parler d’immolation autour d’une tasse de thé.

Ayse, grands yeux verts et sourire plein de compassion, ne demande qu’à combler les exigences de cette famille qu’elle ne connaît pas, et c’est avec douleur qu’on la voit évoluer dans une atmosphère claustrophobe, où tout le monde l’épie et personne ne l’aime, à l’exception d’un pauvre épicier éperdu. Car l’on sait bien que l’histoire se finit toujours mal pour ceux qui ont la faiblesse d’être bons, et qu’Ayse, discrète et dévouée, n’en est pas moins sur la brèche. Un film à la fois pudique et violent, preuve en images qu’il n’est pas de poids plus lourd que celui des traditions.

Écrit par Anaïs Bordages
Publicité
Vous aimerez aussi