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Bloody Hell ! On attendait de voir ‘Word War Z’ comme d’autres attendent le messie. Il faut dire que tout était là pour creuser la dalle des amateurs du genre. D’abord, il y a eu l’annonce tout court. Quoi ? Un film de zombies soutenu par plus de 200 millions d’euros ? Quoi, ‘World War Z’, comme le livre de Max Brooks ? Et puis la bande-annonce : une série de scènes plus hallucinantes les unes que les autres dans lesquelles on pouvait voir un ramassis de morts-vivants courir comme des dératés, générant des images de panique à grande échelle comme rarement on en avait vu portées à l’écran. Les zombies allaient donc pouvoir sortir de leur niche, épaulés par un bon scénario et des effets visuels saisissants. C’était trop beau pour être vrai.
C’est donc fatalement un peu déçu qu’on est sorti de la projection du film de Marc Forster. Bien sûr, et comme prévu, on s’est pris une vraie claque visuelle et sonore. Hélicoptères, vues aériennes, foule de morts-vivants déchaînés, foule de vivants terrorisés... Préparez-vous à en prendre plein la gueule. Il y a de l’argent et ça se voit. Mais c’est peut-être ça qui fait, dans le fond, un peu de tort au rendu : parce que le film a coûté très cher, il a fallu s’assurer qu’il soit rentable et donc visible par le plus de personnes possible.
Du coup, oubliez tout ce qui pourrait s’apparenter à du gore. On peut passer sur le fait que les zombies courent. Après tout, pourquoi pas, Zack Snyder et Danny Boyle en avaient déjà eu l'idée dans leurs films. Mais s'il y a bien des choses qu’on ne peut enlever à ces saloperies de rôdeurs, c’est qu’ils sont dégueulasses et qu’ils ne pensent qu’à une chose : vous bouffer les tripes. Ici, ils sont visiblement plus intéressés par le fait de vous mordiller les avant-bras avant de repartir mâchouiller quelqu’un d’autre. L’avantage (et c’est bien le but de la manœuvre), c’est que vous pourrez emmener votre neveu et votre belle-mère sans risquer de choquer ni l’un ni l’autre.
Heureusement, ce que le film perd en horreur, il le gagne en stress. Incontestablement. On est loin, très loin d’un ‘Twilight’ version zombie, rassurez-vous (en même temps, vu le potentiel sexy du zombie…). Le scénario s’autorise à peine cinq minutes pour planter le décor, avant de démarrer sur les chapeaux de roue et de continuer sur le même rythme sans laisser aucun répit au spectateur. Là-dessus, c’est bien ficelé, on reste sous tension, sans voir les minutes passer jusqu’à la dernière demi-heure du film un peu moins palpitante (comme quoi, difficile de maintenir son public en haleine sans tartiner des grosses couches d’effets spéciaux partout). Niveau divertissement, on joue dans la catégorie poids lourd, et dans le genre « blockbuster de fin du monde / Brad Pitt sauve la terre », c’est même un bon film.
Mais voilà, au rayon « Zombie », il n’apporte pas grand-chose de neuf ou d’intéressant. Passé l’absence totale d’hémoglobine, on survole aussi très vite toute problématique plus humaine. Ceux qui étaient habitués à des films, des séries ou des bandes dessinées présentant finalement les humains plus dangereux encore que les morts-vivants devront se faire à l’idée que partout où il va, Brad Pitt trouve des gens sympas pour l’aider et lui prêter des hélicoptères. En même temps, c’est vrai qu’il a de très beaux cheveux. Et bon, on ne vous racontera pas la fin, mais on a trouvé ça un peu facile.
Débarrassez-vous donc de vos attentes avant d’aller voir ce ‘World War Z’, et vous passerez de toutes façons un bon moment. Après, vous rentrerez vous mater un bon ‘28 jours plus tard’ ou un immuable ‘Zombie’ pour vous remonter le moral. Voire un ‘Shaun of the Dead’, si vraiment vous êtes dépité.
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