Recevez Time Out dans votre boite mail

Wraygunn • ‘L’Art brut’

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Wraygunn 'L'Art Brut'
Publicité

Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Ils ont un nom imprononçable et viennent du Portugal. Pourtant, les Wraygunn représentent sans doute ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de rock’n’roll sexy. Avec une minutie et un sens de l’érudition rares, le leader Paulo Furtado rend actuelle une musique que d’aucuns considèrent à tort désuète, celle des années cinquante et des early sixties : rockabilly, gospel, rhythm’n’blues et teenage pop. Grâce à cette recette exécutée avec dévotion et classe, le groupe se fait un nom en Europe à partir de 2005 en sortant 'Ecclesiastes 1.11', puis 'Shangri-la' en 2007. Deux albums très réussis, où Furtado s’amuse avec ses choristes à renouer à la fois avec la transe gospel et la sensualité des ballades blues d’autrefois, mais sur un mode plus moderne. Rien de nouveau dans 'L’Art brut', et ce pour notre plus grand plaisir. Les Wraygunn ont gardé leur goût pour les mélopées lascives, et ils savent toujours comment faire danser le plus réticent des culs-de-jatte. Quand Furtado susurre amoureusement "Do You Wanna Dance ?", c’est une proposition qu'on ne peut pas refuser. Il est d’ailleurs souvent question d’amour sur ce disque, une obsession propre au chanteur, qui s’étire du superbe "Tales Of Love" au délicieusement remuant "I’m For Real", en passant par une petite bombe : "My Secret Love", déclaration d’amour équivoque qui vire à la démence. Clappements de mains, chœurs de femmes en transe, appels au démon du sexe et de la danse, le morceau est irrésistible. On se déhanchera aussi sur le tribal "Strolling Around My Hometown", alors qu’on swinguera davantage sur le bluesy "Kerosene Honey". Sur scène, la musique de Wraygunn prend une toute autre ampleur et se transforme en vrai culte rock’n’roll. Un peu à la manière du film 'A Dirty Shame' de John Waters, où des puritains américains étaient soudain contaminés par un virus de débauche et de rock, les spectateurs qui assistent à un tel show voient le diable se visser à leur corps pour ne plus les quitter.

Label : NORTESUL

>> Lire les autres critiques de notre dossier sur les meilleurs albums de 2012.

Écrit par Emmanuel Chirache
Publicité
Vous aimerez aussi