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Wrong Cops

  • Cinéma
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
wrong cops
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Cinquième long métrage de Quentin Dupieux, certainement son plus abouti, le délirant ‘Wrong Cops’ combine esthétique 70’s, cynisme provocateur et trivialité absurde. Le tout donne naissance à un objet filmique non identifié d’une méchanceté irrésistible.

Depuis ‘Steak’ (2007) et ‘Rubber’ (2010), les amateurs d’humour absurde ont appris à connaître Quentin Dupieux, cinéaste singulier et producteur de musique électronique (délicieusement régressive) sous le pseudonyme de Mr. Oizo. Ses aficionados vont pouvoir se réjouir, car ‘Wrong Cops’ s’affirme comme son film le plus agressivement drôle : un récit polyphonique et outrancier des aventures d’une brigade de flics californiens, plus tarés, obsédés et négatifs les uns que les autres. Ainsi, l’un arrête-t-il les jolies automobilistes sous de fallacieux prétextes pour les contraindre à lui montrer leurs poitrines tandis qu’un autre (Eric Judor) rêve de devenir DJ star, tout en traînant à sa suite un type à l’agonie. Enfin, un troisième, dealer à ses heures perdues, se met en tête de parfaire l’éducation musicale d’un ado attardé interprété par Marilyn Manson. Et encore, on vous épargne les travestis barbus, les maîtres-chanteurs et quelques slips pas très propres.

Corrompus, mesquins, viscéralement débiles, tous ces protagonistes se révèlent assez vite hilarants d’autant que la réalisation, léchée, bénéficie d’une tonalité décalée, pince-sans-rire, et d’une bande originale (composée par le cinéaste) prompte à vous réveiller un mort. Inattendu, provocateur, sale et méchant, ‘Wrong Cops’ pousse la logique du précédent film de Dupieux, ‘Wrong’, dans ses retranchements. S’il partage les mêmes acteurs principaux et un style similaire de réalisation chiadée, ce nouveau long métrage lorgne davantage vers la caricature et l’excès. Ces outrances permettent au réalisateur d’éviter les redites ou le surplace (principal défaut de ses précédents films) et d’orchestrer un crescendo comique étourdissant de mauvais goût autour de la médiocrité humaine. Bien sûr, certains trouveront sans doute ce spectacle navrant… ce qui le rend encore plus drôle.

En salles le 19 mars

Écrit par Alexandre Prouvèze
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