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Vivre pour l'Art

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Pour cette nouvelle exposition, la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent met en parallèle les collections d’art de Jacques Doucet et d’Yves Saint Laurent.

Pour cette nouvelle exposition, la fondation Pierre Bergé-Yves Saint met en parallèle les collections d’art de Jacques Doucet (1853- 1929) et d’Yves Saint Laurent (1936-2008) dans le but de « montrer l’effet miroir qui existe entre ces deux artistes », pour reprendre les mots de Pierre Bergé. Couturiers de leur métier, les deux hommes partageaient également un amour pour l’art qui les a amenés à collectionner les chefs-d’œuvre, certains ayant demeuré successivement chez l’un et l’autre.

L’espace d’exposition a été transformé pour donner l’impression aux visiteurs qu’ils s’aventurent dans l’intimité des deux sujets. La scénographie et le décor, respectivement pensés par Nathalie Crinière et Jacques Granges, ordonnancent les œuvres et le mobilier dans un espace hybride qui s’inspire des atmosphères régnant chez ces deux figures de la haute couture. L’idée étant de reproduire les ensembles composés par Jacques Doucet et YSL, ces « installations artistiques » au sens plasticien du terme, dont la dimension créative en fait des œuvres d’art à part entière. Un bouddha en pierre du XIIe siècle jouxte ainsi un tabouret d’inspiration africaine de Pierre Legrain, Goya et Géricault se mélangent à une toile de Mondrian et un paravent d’Eileen Grey. ‘Les Miroirs aux branchages’ de Claude Lalanne se combinent aux portraits d’Yves Saint Laurent et Moujik réalisés par Andy Warhol. Picasso se marie à des meubles art déco, notamment ceux de Jean-Michel Frank. Les salles sont autant de cabinets de curiosités dont les alcôves révèlent des trésors signés Man Ray ou André Breton. Des photos prises du vivant de Jacques Doucet nous font découvrir d’autres trésors : la ‘Muse endormie II’ de Constantin Brancusi repose au pied d’un canapé, alors que ‘Le Paysage d’hiver à Louveciennes’ de Sisley côtoie ‘La Femme à la fontaine’ de Matisse. Les esthétiques s’assemblent intimement, les genres cohabitent dans des dispositifs cohérents où la matérialité de l’œuvre est éclipsée par un tout qui la transcende, où l’on peut « établir un dialogue avec l’œuvre d’art ».

De cette exposition émane une atmosphère presque voluptueuse, où seul le luxe égale l’harmonie exceptionnelle qui se dégage de ces « espaces artistiques » et le flair avisé des deux collectionneurs.

Fanny Dutriez 

Infos

Site Web de l'événement
www.fondation-pb-ysl.net
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