Recevez Time Out dans votre boite mail

Recherche
L'EMB

Les 20 ans de l'EMB

Pop, rock, électro et hip-hop dans le Val-d'Oise

Publicité

Si l'Espace Michel Berger (EMB) s'est vu attribuer le label SMAC, ce n'est pas seulement parce qu'on y reçoit beaucoup d'amour. C'est aussi parce qu'il s'agit d'une Scène de Musiques ACtuelles où de jeunes talents sont découverts régulièrement depuis 1992. Au fil des années, l'EMB a en effet épousé les tendances et accompagné le développement d'artistes français souvent encore débutants. Ce sont les contours de notre histoire musicale contemporaine qui se dessinent en filigrane quand on lit les noms des groupes passés par là, reggae dans un premier temps avec K2R Riddim, Sergent Garcia, Tryo ou les Skatalites, avant de virer rock et chanson française via Dionysos, Camille, Phoenix, Gojira, The Do, The Inspector Cluzo ou encore Stuck In The Sound. A des tarifs très réduits, ces groupes aujourd'hui connus ont pu toucher le public d'Ile-de-France, hors d'une capitale parfois difficilement accessible. Cette proximité, l'EMB la cultive en invitant régulièrement des groupes scolaires (« de la crèche au lycée ») pour les familiariser à des musiques diverses et variées.

Vingt ans d'existence donc, le plus bel âge, pour cette salle située à Sannois dans le Val-d'Oise. Un anniversaire qui mobilise un grand nombre d'artistes incontournables, prêts à rendre hommage au travail effectué durant toutes ces années par l'équipe et les bénévoles qui gèrent cet espace d'une capacité de 195 à 500 places. En vrac, on retrouvera C2C, les Naive New Beaters, No One Is Innocent, Otis Taylor ou encore Oxmo Puccino. Les prix vont de 16 à 32 €, une paille.

Les meilleurs concerts

Peuple de l'herbe, La Canaille

Entendre un groupe de rap français entonner « Ni dieu Ni maître » dans un morceau éponyme, voilà qui n’est pas courant à une époque où beaucoup de rappeurs brandissent leur foi religieuse en étendard. Il faut dire que Marc Nammour, le chanteur du groupe, n’a pas sa langue dans sa poche. Avec cette chanson extraite du premier album de La Canaille sorti en 2009, il lançait une petite bombe, un vrai brûlot antireligieux qui vaudra au groupe quelques sueurs froides lors de certains concerts où le public s’est montré agressif. Courageuse, la chanson est aussi une vraie réussite, construite à partir d’une mélodie orientale jouée au bouzouki (sorte de luth grec). Car La Canaille se démarque aussi par l’utilisation de vrais instruments, joués par de vrais musiciens ! L’album entier, titré Une goutte de miel dans un litre de plomb, fait donc preuve d’intelligence et d’éclectisme, lorgnant autour vers le hip hop que vers l’électro, le rock ou la musique orientale. Surtout, Marc Nammour inscrit ses textes dans une plus grande tradition que celle du rap, à savoir la chanson anar’ qui va de Bruant aux Béruriers Noirs en passant par Marc Ogeret, Léo Ferré, Brassens ou Renaud. Malgré des difficultés liées à leur statut autoproduit et leur engagement sans failles, le groupe ne baisse pas pavillon et publie un second disque, Par Temps de rage, en 2011. Le ton est plus vindicatif et le style plus rock, marqué par la fusion rap/rock des années 1990 (Rage Against The Machine, Urban Dance Squad…), mais la qualité toujours au rendez-vous. Si la chanson Le Soulèvement aura lieu, électrique et inquiétante, place le groupe à gauche et s’attaque aux inégalités sociales, un titre comme Trop Facile apporte une bonne dose d’ambiguïté au propos du chanteur, qui évite habilement tout manichéisme. En concert, La Canaille prend une dimension autrement plus rock, à découvrir à l’EMB en novembre.

Le Peuple de l'Herbe voit le jour en 1997 sous l'impulsion de Dj Pee et Dj Stani. Après plusieurs prestations dans un style très abstract hip-hop, le duo est rejoint par Psychostick, batteur de formation rock, qui apporte immédiatement une touche plus agressive aux rythmiques développées par la nouvelle formation. Ils présentent leur sixième album "A matter of time".

Recommandé
    Vous aimerez aussi
    Vous aimerez aussi
    Publicité