FERMÉ
En apercevant la petite vitrine rue Charlot, vous penserez très probablement, d’un air nonchalant, que Marcovaldo rime avec bobo. Après s’être faufilé à l’intérieur pour constater que « bio » est le maître-mot du lieu (qui emprunte son nom à l’auteur Italo Calvino), vous ne pourrez alors que vous conforter dans ces a priori. D’autant plus qu’ici, on parlo franco-italiano en sirotant du prosecco. Assis sur des tables immaculées au milieu d’un espace restreint et sobrement meublé (un piano, un bar et un mur recouvert de bouquins), on feuillette du Pascal version transalpine en attendant son casse-dalle. Le service n’est pas express mais l’accent et les sourires des quatre associés réconfortent et font oublier un emploi du temps stressant.
Restaurant ? Pas tellement, plutôt une cafeteria élégante et polyvalente. Bien qu’on puisse y déguster une excellente parmigiana d’aubergines, les « vrais » plats cuisinés ne peuplent pas le menu daté du jour et imprimé à l’arrache sur des feuilles de papier A4 : sandwiches au parme-mozzarella-tomates confites et assiettes de fromages transalpins ont la part belle. Côté jardin, tous les fruits et légumes sont frais du matin, achetés à de petits producteurs indépendants, indique-t-on sur la carte. Le tout-bio a ses atouts, ses désavantages aussi : le pain mention AB (assez bien ?) égale rarement une traditionnelle baguette (TB) parisienne... Autre petit bémol : en été, les amateurs de rosé devront se contenter d’un blanc bien frais avec un verre d’Anghia ou de Falenghia – respectivement 3,50 et 4,50 €, un prix convenable pour deux vins secs et charpentés. Au moment de payer l’addition (plutôt honnête) on regrettera juste le biscuit amaretto ou le petit chocolat qui, en Italie, accompagne toujours un café bien serré.
Mignon, pas folichon, le Marcovaldo s’impose avant tout comme un lieu éclectique, calme et coquet au milieu du Marais, où l’on peut se régaler sur le pouce tout en assistant à des mini-concerts et autres évènements sous le signe de la plus séduisante des cultures européennes. La dolce vita, quoi.