Claire Diterzi : Le salon des refusées

Hors des sentiers battus des studios d'enregistrement, Claire Diterzi poursuit depuis vingt ans une carrière intègre et atypique. C'est au côté d'une viole de gambe, dans l'univers baroque de l'aïeule du violoncelle, qu'elle nous propose chansons d'amour et autres moqueries sur l'exil. Du rock aux mélodies romantiques, en passant par des pulsations électro version Mylène Farmer, ses idées de créations bouleversent quelques lieux communs. A l'aide d'un simple « e » rajouté l'air de rien, la chanteuse et guitariste s'invite au milieu des artistes refusés au très officiel Salon de la peinture et de la sculpture de 1863. L'histoire lui est familière, car tout juste nommée à la Villa Médicis, l'académie de France à Rome, elle subit pétitions et rejets au nom de son trop grand modernisme. Mais la démarche de ce spectacle n'est pas pure vengeance. Se rapproprier le destin d'un Manet, correspond à une longue démarche. En 2008, l'album 'Tableau de chasse' esquissait déjà en musique des peintures de Fragonard, Ingres ou Toulouse Lautrec. L'univers de Claire Diterzi est peuplé d'huile et de toiles, autant que de références littéraires et historiques. Elle se sera notamment inspirée de la très rebelle Rosa Luxembourg ou du très hirsute Billy the Kid.