En plus d’être un trompettiste éloquent, Ibrahim Maalouf semble avoir du tact comme producteur. Première artiste signée sur son label Mi’ster Productions, Isabel Sörling, suédoise à la voix cristalline – un quasi pléonasme – promet d’être une des jolies révélations de 2013.
Cette chanteuse-compositrice s’inscrit dans la mouvance d’un folk scandinave minimaliste, se baladant sur des notes haut perchées avec une aisance et une justesse surprenantes. En concert, comme si elle chantait sur la cime d’une montagne, son timbre aérien résonne, enrobé d’une large réverb. Sa musique est hyper esthétique, romantique, mais jamais larmoyante. Ca respire le Nord, les grands espaces, et on se laisse emporter dès la première mesure, pour en ressortir bouleversé.
Live, les arrangements de Maalouf (qui délaisse sa trompette pour un piano à queue) sont pourtant un peu timides. On aimerait entendre plus de chœurs, plus de violoncelle, une harmonie plus fleurie, de quoi accentuer l’aspect onirique des mélodies. Pas grave : tout cela évoluera, le groupe n’en est qu’à ses débuts.
A l’Institut Suédois, il y a quelques semaines, Isabel et Ibrahim offraient pour la première fois un aperçu de l’album qui devrait sortir à la rentrée prochaine. L’acoustique était irréprochable, le concert passionnant. On parie qu’il en sera ainsi au Duc des Lombards.