Entre sonorités maliennes et contemporaines, Rokia Traoré franchit les frontières musicales et s’affranchit des traditions natales. Elle livre sa musique toute personnelle à chaque album, et vient au 104 donner un concert d’exception avant de se consacrer à l’écriture d’un nouvel opus en 2012.
Fille de diplomate, Rokia Traoré se nourrit de sons rock, pop, jazz et de chanteurs comme Ella Fitzgerald, Serge Gainsbourg ou Billie Holiday durant son adolescence. Elle suit en parallèle les enseignements traditionnels de musique bambara avec Massamou Welle et Ali Farka Touré pour ciseler le vibrato de sa voix exceptionnelle et les mélodies de ses compositions à la guitare. Rokia étonne et détonne dans le paysage musical africain, rompant avec l’héritage des familles de griots dont elle n’est pas issue, comme Salif Keita qui fricote avec tous les genres musicaux qui l’émoustillent. Rokia marie le son de la kora et les vibratos des chants bambara à du jazz, blues, folk et pop.
Depuis son premier disque 'Mouneïssa' en 1998, elle est remarquée pour sa virtuosité et son originalité. ‘Wanita’, son second opus, choquera au pays car elle pose crâne rasé sur la pochette, mais connaîtra aussi un succès remarquable. C’est ‘Bowmboï’ en 2003 qui portera la chanteuse jusqu’au disque d’or avec plus de 100 000 exemplaires vendus. Enfin ‘Tchamantché’, sorti en 2008 sera couronné par les Victoires de la musique. Il marque un nouvel élan de la chanteuse vers la modernité, avec des morceaux très blues et folk grâce au son patiné des guitares Gretsch.