Journal de bord musical ou journal intime, le ‘Songbook’ de Rosemary Standley est une douce invitation à partager son univers musical. La chanteuse rend hommage à ses maîtres et ses coups de cœur. Sa voix profonde et veloutée, jazzy à l'occasion, permet de sortir des carcans du style et des époques, pour offrir au public une seule sensibilité musicale. Rosemary nous propose en outre des chants d'opéras de la Renaissance, italienne avec Monterverdi, anglaise avec Henry Purcell. Quelques airs baroques ne l'empêcheront pas de faire un détour vers la voix baryton de Léonard Cohen.
On la connaissait plus dans un registre rock acoustique. Mais les quatre albums de son groupe Moriarty laissaient présager un éclectisme certain, ne serait-ce que par le choix de l'harmonica, du dobro, du xylophone ou du kazoo, autant d'instruments qui peinent à se faire entendre sur la scène actuelle. Rosemary intègre le groupe en 1999, grâce auquel elle propose des mélodies country, blues ou même irlandaises. Sa voix et l'atmosphère tamisée qui s'en dégage, rappellent certaines heures de Nina Simone. Eurockéennes, Jazz Festival, Printemps de Bourges, Francofolies, Solidays, le groupe Moriarty ne fuit résolument pas la rencontre avec le public. Au milieu du tumulte de cet engouement, le ‘Songbook’ de Rosemary sera donc un moment intime et privilégié, au creux de l'Amphithéâtre de la Cité de la musique.
Le voyage musical qu'elle nous propose semble bien être une marque de fabrique, que ne dément pas le nom du groupe Moriarty, inspiré du héros de Kerouac. La musique se joue seul ou à plusieurs, mais toujours en mouvement, toujours sur la route.