Tankian a des bons chanteurs...
Chanteur des essentiels System Of A Down, Serj Tankian possède l’une des voix les plus marquantes du metal de ces dernières années. Un brin chevrotante, d’une tonalité chaude et reconnaissable, elle a permis à SOAD de conquérir le monde en quelques années à peine, avec l’aide des compositions brillantes du guitariste Daron Malakian. En 2006, le groupe décide de faire une pause à la durée indéterminée et Serj Tankian en profite pour reprendre le contrôle dans une carrière où son comparse commençait à prendre l’ascendant artistique. Son premier disque solo, 'Elect The Dead', ressemble toutefois beaucoup à la musique de System Of A Down, en plus accessible. Même exigence mélodique combinée à la puissance des riffs de guitare, pour un résultat tout simplement excellent. Les tubes sont au rendez-vous, "Empty Walls", "Lie Lie Lie", ou encore "Sky Is Over" permettent au disque de se vendre par centaines de milliers partout dans le monde. Là où Daron Malakian et son groupe Scars on Broadway peinent à prendre leur essor, Serj Tankian cartonne et multiplie les expériences, comme sa performance avec l’orchestre philharmonique d’Auckland, durant laquelle il livre une version orchestrale de l’album 'Elect The Dead'. Il prendra encore plus de risques avec l’album 'Imperfect Harmonies' (2010), qui intègre des éléments de musique classique, de jazz et d’électro. L’ensemble ne parvient pas toujours à convaincre mais Tankian a le mérite d’essayer. Son tout nouveau disque, 'Harakiri', se recentre sur le metal et met en avant à travers son single éponyme les engagements chers au chanteur depuis toujours : l’écologie, le pacifisme (il milite activement pour la reconnaissance du génocide arménien), et un grand nombre de causes sociales et humanitaires. L’écho qu’il rencontre auprès du public adolescent semble intact, il y a fort à parier qu’ils seront nombreux à venir voir son concert au Zénith en octobre.