Longtemps, on est allés aux concerts de Brian Jonestown Massacre moins pour leur musique que pour assister à leurs débordements. Baston, overdose ou simple ras-le-bol, ces initiateurs du revival psychédélique des années 1990 n’étaient alors pas vraiment connus pour leur discipline sur scène. Révélés au (relativement) grand public à travers le documentaire 'DiG!', retraçant leur amitié devenue rivalité avec les Dandy Warhols, les BJM sont menés par le charismatique, subversif, incompris Anton Newcombe. Drogué et fils de schizophrène, acclamé pour son génie prolifique et décrié pour sa folie destructrice, Newcombe est le genre de rockeur maudit qui ferait passer Pete Doherty pour un doux chaton.
En une vingtaine d’années, son groupe a vu des dizaines de membres martyrisés se succéder (notamment Peter Hayes, fondateur des Black Rebel Motorcycle Club), et a fui le succès avec une constance méthodique, refusant tout clip ou grande tournée. Après un abonnement illimité aux cures de désintox, Newcombe semble désormais s’être rangé et livre des performances live beaucoup plus apaisées, qui n’enlèvent pourtant rien au son trippé et expérimental de son rock vintage, comme en témoigne le tout dernier ‘Aufheben’. Sauf énième overdose ou séparation impromptue, le groupe sera donc le 4 juillet dans la sublime salle du Trianon.