Rassurez-vous, le chapiteau du Cirque électrique n’est pas à l’autre bout du monde, seulement à quelques pas de la Porte des Lilas. Un cône de toile entouré de caravanes et de manège, où les enfants sautent de flaque en flaque. Après une dizaine de minutes bercées par l’odeur des crêpes chaudes et le tintement des pintes de bière, la gardine se lève sur ‘Blast’. Une création toute en acrobaties et en musique du cirque Farouche-Zanzibar, servie par 18 acrobates issus d’horizons divers (et notamment du fameux Cirque du Soleil).
Résultat : de la magie visuelle qui nous embarque d’abord dans un subtil jeu d’ombres chinoises ; derrière la toile, une danseuse géante qui prélasse ses jambes, un petit bonhomme dans un costume trois pièces et la batterie enflammée d’un quatuor de musiciens à chapeau.
Un prélude drôle et poétique, à l’image du spectacle tout entier. Si bien sûr, on retrouve dans ‘Blast’ tout ce qui fait l’essence du cirque – mât chinois, mains à mains, fil-de-fériste –, l’ambiance, elle, n’a rien à voir avec les schémas parfois prédigérés du genre.
Clins d’œil adressés au public, sourires francs : la troupe ne s’arrête pas à la simple exécution, mais se nourrit de l’énergie du public pour rendre le show tendre et humain. Et ça marche, portée par les applaudissements des spectateurs, la troupe de Jef Odet offre un spectacle plein d’étoiles. Du vélo acrobatique à la sauce folk au mât chinois ponctué ici et là de breakdance… « Bravo ! » lâche une fillette enthousiaste debout sur son siège. Voilà donc ce fameux supplément d’âme qui fait parfois tellement défaut. Une excellente raison de traverser le périph’ !