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Divine Party

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Time Out dit

Créée à la Roche-sur-Yon en avril 2010 puis jouée en décembre de la même année à L’Echangeur de Bagnolet, la ‘Divine Party’ d’Alexis Forestier reprend du service pour quelques jours au Théâtre Paris/Villette. Au menu de ces quatre longues heures, ‘La Divine Comédie’ de Dante agrémentée des ‘Poèmes et fragments inachevés’ de Franz Kafka. Un programme alléchant, mais littéralement coulé par une mise en scène compliquée et embarrassante.

De ses premières créations (‘Woyzeck, fragments complets’ ou encore ‘Faust ou la fête électrique’), on avait retenu le désordre organisé de la scénographie, la poésie sonore autant que le travail fin et documenté… Autant de qualités également présentes dans cet opus mais qui, exacerbées à l’extrême, perdent de leur force.  Noyés dans un plateau apocalyptique (ça tombe bien cela dit), les quatre comédiens-techniciens-musiciens sautent d’amplis en claviers, manquent de tomber en glissant sur le sol et s’énervent contre des micros qui ne fonctionnent pas. Depuis la scène jusque dans le public, on ressent la panique et la frustration d’Alexis Forestier. Dépassé par les problèmes techniques, le metteur en scène en vient même à commenter depuis son micro les pépins qu’il rencontre pendant le spectacle... « Ca fait beaucoup d’accidents » lâche-t-il finalement entre deux « putain ».

Côté dramaturgie, même schéma de fin du monde. Sur deux écrans diamétralement opposés les textes défilent, se répondant à plusieurs siècles d’écart. Mais si le frottement des deux langues opère (Cécile Saint-Paul pour l’italien, Alexis Forestier pour le texte allemand), l’harmonie s’éteint à mesure que le vacarme s’amplifie dans la salle. Au bout d’à peine une heure, le cri strident des guitares mêlé aux violents jets de lumière finissent par rendre le public aussi aveugle que sourd… Les quelques moments de grâce dont paradoxalement seuls les Endimanchés ont le secret (Cécile Saint-Paul escaladant une échelle suspendue, Alexis Forestier noyé dans les eaux du Styx…) s’échappent trop vite. Absorbée par une mise en scène goulue, la poésie n’a jamais que quelques secondes pour s’inviter…

C’est peut-être à cela que ressemble l’enfer.

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23 €
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