Le bunraku est une vieille forme théâtrale japonaise. Sur scène, trois manipulateurs animent une gigantesque marionnette. Un peu plus loin, en retrait, le récitant clame le texte, fait vivre les différents protagonistes de l’histoire. Un musicien l’accompagne et met en musique les émotions récitées.
Ce type de narration est fascinant puisqu’il déconstruit l’illusion et les artifices de la scène tout en les recréant. C’est donc à cet art ancien qu’a choisi de se frotter la chorégraphe et artiste multicordes Fanny de Chaillé dans son spectacle ‘Je suis un metteur en scène japonais’.
Avec subtilité, humour et originalité, elle reprend les codes du bunraku et s’amuse à les altérer. Les marionnettes ont pris vie, elles sont devenues des hommes, des femmes, des danseurs. Poupées ressuscitées, manipulées par le récitant qui a abandonné les légendes japonaises pour embrasser un texte de Thomas Bernhard, ‘Minetti’. Il conte les frasques d’un vieil acteur, soutenu par le son du yukulélé, qui vient remplacer le traditionnel shamisen.
Fanny de Chaillé, inclassable artiste, livre un travail réjouissant entre danse et théâtre, performance contemporaine et folklore japonais.