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Marguerite et Moi

  • Théâtre
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
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Time Out dit

3 sur 5 étoiles

De tout temps, hommes et femmes ont cherché à faire parler les morts. Avec ‘Marguerite et Moi’, Fatima Soualhia-Manet et Christophe Casamance s’attaquent à leur tour à cette chimère en se plongeant dans les interventions de Duras, femme insondable et génie des lettres dont ils font resurgir la voix. Tel un chaman en pleine extase, la comédienne s’emploie comme médium, faisant de sa bouche et de tout son corps, le moyen d’expression de l’autre. La réalisatrice de ‘Des journées entières dans les arbres’ apparaît comme elle était, complexe, à la fois humaine, craintive, hautaine et humaniste.

Le respect attaché aux mots de Duras est saisissant. Les deux interprètes et metteurs en scènes ont minutieusement fouillé les archives de l’Ina (Institut national des archives) pour sélectionner 78 minutes de conversation entre l’auteure et la morale de son époque, que Christophe Casamance interprète via ses différents rôles de questionneur. Souvent drôles, les échanges bénéficient de la justesse du duo d’interprètes et du ton irrévérencieux de Duras, capable d’espiègleries comme évoquer sa peur du vide via la composition de son placard.

La pièce revient également sur le personnage déchu dans l’alcool que les médias ne comprenaient plus. Les errements du jugement, un thème récurrent dans l’œuvre de l’écrivaine et que l’on retrouve dans ‘Marguerite et Moi‘ quand l’échange se change en confrontation. Celle-ci nous renvoie à l’antagonisme entre amants éperdument épris d’‘Hiroshima mon Amour‘, dont l'amour teinté d’incompréhension semble finalement très similaire à celui nous unissant à cette inoubliable auteure.

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25 euros
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