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Modèles

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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Non, le féminisme n’est pas mort. ‘Modèles’ est une pièce chorale, de celles qui ne réunissent pas seulement sur scène une kyrielle d’acteurs mais qui jouent leur pluralité également dans l’écriture. Elles sont ainsi une dizaine de femmes à avoir participé au texte, et ceci sans compter les fragments d’auteurs (Woolf, Bourdieu, Duras…) disséminés tout au long du spectacle. Aux commandes de ce projet polyphonique et multiforme, Pauline Bureau, la trentaine, diplômée du Conservatoire national supérieur d’art dramatique. « On ne m’avait pas dit que l’histoire des femmes n’était pas la même que celle des hommes. On ne m’a pas dit qu’aujourd’hui encore je portais le poids de ces traditions, de ces empêchements, de ces culpabilités » raconte la metteur en scène. Comment la femme s’affranchit-elle du carcan dans lequel la société (incluant les femmes elles-mêmes) l’a enfermée ? Et le peut-elle seulement ? « On ne naît pas femme, on le devient » disait Simone de Beauvoir. Très bien, mais de quelle manière ce modèle de féminité s’impose-t-il à nous ? Pourquoi les petites filles rêvent-elle à Noël d’une cuisinière en plastique plutôt que de légos ?

Sur le plateau, pour souligner le poids écrasant de l’éducation, pour conter le quotidien écartelé de la femme, ce sont cinq comédiennes-musiciennes qui sont réunies guitares en bandoulière et vêtues de robes à tutu. De la mère qui allaite en préparant le dîner à la jeune femme contrainte d’avorter par trois fois en passant par l’adolescente violée « pour rigoler » dans une forêt loin de tout, ce sont autant de voix, autant d’histoires qui viennent prêter vie et corps à la pensée théorique des figures féministes.  Au milieu des mannequins de vitrine, dans ce kaléidoscope de textes, de vidéos, de chansons et de chorégraphies, elles sortent des poncifs, nous font pleurer et rire, réfléchir et nous révolter. Peu importe votre histoire, votre vécu, votre rapport à la féminité, hommes et femmes se retrouvent dans leur révolte et dans leurs peurs.

Et si elles éraillent la toute-puissance masculine, ce n’est que justice rendue. Il n’y avait pas que des femmes dans la salle, et ce ne sont pas elles qui, à la fin du spectacle, lorsque les lumières se sont rallumées, se sont levées les premières pour applaudir les comédiennes. Le féminisme n’a pas de sexe, qu’on se le dise.

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