'La Carte du Temps' prend la forme originale d'un triptyque composé de pièces, ou « visions ». Ces trois fables au nom poétique – 'Un état d’innocence', 'Entre ce souffle et toi', 'Un monde qui s'efface' – mettent en scène des personnages adversaires amenés à se rencontrer. Une mère palestinienne qui a perdu sa fille et va à la rencontre d'une mère israélienne, dont le fils est mort dans ses bras ; un père palestinien persuadé qu'une jeune infirmière israélienne s'est fait greffer les poumons de son fils à lui, mort sous les balles israéliennes ; un jeune Irakien passionné d'oiseaux s'efforçant de parler d’aviculture alors qu'il est submergé par de terribles souvenirs...
Un point commun entre ces personnages : tous souffrent de la perte d'êtres chers. Rien d'étonnant à ce que cette thématique traverse 'La Carte du Temps' puisque son auteure, la dramaturge américaine Naomi Wallace, est connue comme militante des droits palestiniens. Un sujet qui touche également le metteur en scène, Roland Timsit (également présent sur scène) : « Juif d’Algérie, les conflits du Moyen-Orient sont une deuxième blessure pour moi et je cherchais depuis longtemps un texte sur ce sujet. » Actuellement, ce dernier prépare la mise en scène des 'Heures sèches' de Naomi Wallace.