« Music hall is not dead. » Assurément pas, la preuve jusqu’à fin mars avec le quatuor à plumes : les Sea Girls. C’est à la Nouvelle Eve (un cabaret tout en velours en plein Pigalle) que les quatre clowns nous donnent rendez-vous. Le lieu parfait pour applaudir leur nouvelle revue, un spectacle ébouriffant à des années lumière du Moulin Rouge.
Ne cherchez pas, les Sea Girls ne ressemblent à rien. Sur scène, elles chantent et dansent, mais surtout se dandinent dans des robes trop serrées, se goinfrent entre deux sketchs et se cognent aux murs. En quelques chansons et chorégraphies savantes, elles inventent un glamour qui aurait filé comme un bas résille, un cabaret féministe, drôle et sexy.
Il faut dire que les quatre artistes ont su s’entourer pour ce nouveau spectacle. On retrouve ainsi Philippe Nicolle (de la compagnie des 26 000 couverts) à la mise en scène, deux très bons musiciens en fond de scène (Guillaume Lantonnet et Dani Bouillard ce soir-là) et des paroliers tels que Sophie Forte ou encore Laurent Madiot. Le résultat est jouissif, oscillant entre le burlesque et l’autodérision. Imaginez donc Agnès Pat, Judith Rémy, Prunella Rivière et Delphine Simon gantées dans des robes de soirée, recouvertes de plumes et de paillettes chanter en chœur sur la violence domestique, le harcèlement sexuel, la vieillesse et le dictat de la minceur. Des chansons pleines de sarcasmes, et qui observent avec humour, ironie et malice le quotidien des femmes et autres préoccupations sociétales. « Quand on sera vieilles, on sera comme nous, on verra tout mais un peu flou. » Avec ces quatre sirènes, véritables bêtes de scène, on pleure littéralement de rire, et ça fait un bien fou. Merci !