Non, rien à voir avec les paroles de 'S.O.S. d'un terrien en détresse’ : « Pourquoi on vit, pourquoi on meurt, pourquoi on rit, pourquoi on pleure ? » Même si on a les chansons de Balavoine en tête après avoir écouté Nostalgie trente secondes, ce n'est pas ça qui nous a poussés à aller voir 'Pourquoi ?' au Studio Hébertot.
« Pourquoi ? », vaste question qui méritait notre attention et notre retour sur les strapontins rouges de cette charmante petite salle. Michaël Hirsch y campe un spectacle assez surprenant. A travers une série de sketchs, le comédien nous projette les moments forts de son existence fictive, de sa plus tendre enfance pleine de questionnements à son troisième âge toujours aussi interrogatif. Chaque sketch s'ouvre sur un fameux « Pourquoi ? » et déconstruit certains dictons à l'excès comme par exemple « Femme qui rit à moitié dans ton lit ». D'accord, mais quelle moitité se demande-t-il à juste titre. Le texte est filtré par une accumulation de jeux de mots à faire vaciller Stéphane de Groodt et on sent que ce jeune comédien est animé par une dévotion de la langue qu'il cherche à nous transmettre. Mais si certains sont percutants (« Changer le pansement ou penser le changement ? »), leur accumulation se révèle relativement indigeste. Malheureusement, ce qui fait la force du spectacle en fait aussi la faiblesse, car cette poésie ludique peut lasser et donner le sentiment d'un peu trop s'écouter, d'un peu trop se regarder, et d'un peu trop vouloir nous vendre ses légumes en forme de bons mots. On sourit la bouche pincée, flattés de saisir ces calambours mais on ne se tord pas non plus ; ici seule la langue française l'est, tordue.
Néanmoins, le texte reste d'une qualité incontestable et ce spectacle d'une heure, qui s'inscrit dans la lignée des textes de Raymond Devos, s'apprécie sans souffrance majeure.