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Si tu ne m'aimes plus je me jetterai par la fenêtre de la caravane

  • Théâtre, Cirque
  • 4 sur 5 étoiles
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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Au rythme endiablé d'un orchestre de Transylvanie, la famille Romanès nous entraîne dans la poésie bariolée de son cirque tzigane.

Les Romanès ont la fête dure. Malgré les attaques racistes dont ils ont été victimes l'an dernier sur le petit square Parodi dans le XVIe arrondissement, Alexandre, Délia, leurs cinq filles et le reste de leur grande famille sont de retour à Paris depuis début avril avec de la joie et de la musique plein les caravanes. Plein le chapiteau aussi, où ils reprennent leur nouveau spectacle 'Si tu ne m'aimes plus je me jetterai par la fenêtre de la caravane'. Un titre à rallonge qui sonne comme une réponse aux odieuses provocations subies et invite à la tolérance. Et plus si affinités.

Un humour voyageur

Sur la piste, Alexandre Romanès n'est autre que lui-même : le fondateur du seul cirque tzigane d'Europe, fier de sa culture et de ses filles. Le poète qui fut ami de Genêt, auteur de plusieurs recueils de poèmes publiés chez Gallimard et d'un livre de souvenirs qui vient de paraître à l'Archipel. Mi-jovial mi-bougon, c'est lui qui accueille le public. « Le spectacle va bientôt commencer. Enfin en principe, car ''avec ces gens-là'', on ne sait pas », dit-il avant de rejoindre ses musiciens venus de Transylvanie, accompagnés par la voix envoûtante de Délia. Le ton est donné. La fête sera gaie, mais aussi traversée par un humour et une irrévérence d'autant plus précieux qu'ils sont menacés.

Une petite fille ouvre un ballet de cerceaux et de jupons colorés. La relève est rare chez les Tziganes, alors il faut la montrer. Celle des Romanès est essentiellement féminine. Aussi Rose, la plus jeune des filles de la famille, est-elle au centre du spectacle. Elle rayonne. Aussi remarquable au tissu aérien qu'au hula hoop ou encore avec des bolas enflammés dans chaque main, elle incarne toute la philosophie des Romanès. Leur capacité à créer un monde à partir de presque rien. Quelques agrès, du tissu et des instruments. 

Danse sur un fil

De numéro en numéro, la dizaine d'artistes du spectacle dessine les contours d'une esthétique forgée sur la route. Très loin de la performance élevée en principe chez la famille Bouglione dont est issu Alexandre Romanès. Tout se fait en dansant. Le jonglage, les sangles, le cerceau... Jusqu'au fil de fer, installé par Alexandre au milieu de la piste. Par des petits gestes de ce type et quelques mots, ce dernier met ainsi en scène l'histoire d'une famille qui ressemble étrangement à la sienne. Une famille sur un fil, mais unie d'une si belle manière qu'elle pourrait nous servir d'utopie.

De même que les autres artistes programmés les 12, 13 et 19 mai par les Romanès dans le cadre de leur Centre Artistique Tzigane et Gitane TCHIRICLIF fondé en 2013.

Écrit par
Anaïs Heluin

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Prix
20 €
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