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Barbie

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Time Out dit

4 sur 5 étoiles

Contre toute attente, au musée aussi on peut jouer à la poupée.

A 57 ans, la célèbre poupée Barbie® a eu mille vies. Tour à tour secrétaire, hôtesse de l’air, policière ou astronaute (avec quatre ans d’avance sur Neil Armstrong), la nymphette blonde a également subi un lifting radical à l’approche de la soixantaine, devenant petite, grosse ou adoptant huit couleurs de peaux différentes. Bref, avec une « toy-story » aussi internationale et influente, le jouet best-seller de la marque Mattel® méritait bien une rétrospective au musée des Arts Décoratifs. 

Du 10 mars au 18 septembre 2016, parents et enfants pourront donc se retrouver autour de celle qui a marqué leurs jeunes années. Dans un décor coloré où les tons roses ne sont (heureusement !) pas prédominants, Barbie® se dévoile sous toutes ses coutures. Icône de mode ou reflet des évolutions sociétales depuis les années 1950-1960, stéréotype décrié de l’idéalisation physique autant que symbole de l’émancipation des femmes… Au fil de la visite, les curieux de tout âge découvrent que la poupée mannequin aux dimensions surréalistes n’est peut-être pas aussi superficielle qu’elle y paraît. Elle qui constitue, en effet, la preuve (presque) vivante de la victoire d’une femme d’affaires déterminée – Ruth Handler – dans un monde peuplé de businessmen machos. 

Guidé par une Barbie® scrutant l’exposition du haut d’un ruban courant le long du plafond, on régresse en admirant la collection exceptionnelle de poupées présentée pour la première fois, dans sa globalité, au sein d’une institution muséale française. On s’amuse également à comptabiliser le nombre de ces figurines que l’on possédait et on se sent presque gagné par la nostalgie en repensant au monde imaginaire dans lequel telle et telle nous plongeaient. De même qu’aux romances enflammées qu’on lui inventait avec Ken…
Mais si souvenirs et fascination, notamment devant le défilé animé de Barbies® relookées par de grands créateurs (Jean-Paul Gaultier, de la Renta, Versace…), sont les principales sensations procurées par cette rétrospective, l’impasse n’est cependant pas faite sur un peu de culture.

Ainsi, grâce à une scénographie claire et ludique, petits et grands apprennent que c’est une pin-up créée dans les pages du journal allemand Bild, Lilli, qui avec sa queue de cheval péroxydée et ses formes callipyges a inspiré la poupée Barbie®. Bien que les miniatures de femmes richement parées, utilisées par les marchands pour vanter leurs toilettes plus que pour divertir les enfants, existaient déjà depuis le XVIIIe siècle. De même, la première Barbie® sortie en 1959 portait un maillot de bain rayé noir et blanc pour être la plus télégénique possible et collait parfaitement à son temps puisqu’elle s’inscrivait dans la démocratisation des vacances d’été. Quant à son surnom, il lui vient de la fille de Ruth Handler, Barbara.
On découvre également, au travers de vidéos et de croquis préparatoires, le processus de fabrication de cette cinquantenaire en accord avec son temps puisqu’elle a son propre Instagram. Ainsi qu’une reproduction du studio photo où Barbie® prend la pose dans des contextes quotidiens recréés à l’échelle. Autant de petits secrets qui permettent de connaître plus intimement ce joujou intergénérationnel qui a durablement marqué notre société. Et réciproquement.

Car le domaine d’influence de Barbie® est aussi vaste que sa famille – dont on pourra avoir un aperçu complet grâce à un schéma récapitulatif. De la musique (on peut citer le clip "Barbie Girl" du groupe Aqua qui tourne en boucle dans l’une des salles) à la photographie et la peinture avec Andy Warhol, en passant par le cinéma (on pense tout de suite à la série ‘In the Dollhouse’), l’idole des cours de récré a, par sa beauté plastique ou son allégorie de la surconsommation, été la muse de nombreux artistes. En contrepartie, elle a souvent permis à des célébrités d’accéder à une éternelle notoriété en leur prêtant ses traits. Parmi elles, Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Liz Taylor, les agents X-Files Mulder et Scully ou plus récemment Katniss Everdeen de ‘Hunger Games’ sont d’ailleurs visibles dans cette exhibition exhaustive.
Qui propose également aux visiteurs, en marge de l’événement, des ateliers pour confectionner les vêtements ou le mobilier de la maison de Barbie®. Ainsi qu’une salle de jeux au beau milieu de l’exposition. Parce qu’il n’y a pas d’âge ni de genre pour jouer à la poupée !

Écrit par
Clotilde Gaillard

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