La Cevicheria

Ici, on ne noie pas le poisson. On le découpe, cru, en tranches fines et régulières, puis on le laisse mariner avec des agrumes et des épices. A la Cevicheria, vous l’aviez compris, on ne jure que par le ceviche (entre 8 et 12 euros), cette spécialité péruvienne largement appréciée en Amérique latine. Et si la carte est monomaniaque, elle change pourtant tous les jours, selon les produits glanés au marché le matin même.

Ainsi, à la fin du mois d’août, on goûtait joyeusement un ceviche de Saint-Jacques aux fruits de la passion, agrémenté de piment, de coriandre et de citron vert et un autre, tout aussi frais et parfumé, au merlan, à la pêche de vigne, aux oignons rouges et à la menthe. Tout ça, installés au calme sur la terrasse en partageant des souvenirs de vacances et une rafraîchissante bouteille de blanc (à partir de 22 euros).

A l'automne, on se retranche plutôt dans la jolie salle pour se laisser charmer par le ceviche de daurade à la péruvienne, aux patates douces, leche de tigre, céleri et maïs soufflés, ou celui au haddock fumé, grenade, pommes de terre vitelottes et ciboulette. Pour accompagner et contrebalancer ces belles acidités : de la purée de pommes de terre ou de patates douces surmontées de cheddar fondu, des salades de quinoa, de riz ou de pois cassés (accompagnements autour de 5 euros).

Des produits frais, des associations de saveurs qui font mouche, des recettes soigneusement réalisées, un accueil et un service chaleureux et prévenant, une jolie déco. Tout, à la Cevicheria, est fait pour plaire. Le seul petit bémol ? Hors formule (au déjeuner, 16 euros), l’addition grimpe vite. On vient donc plutôt avec un moineau, pour picorer gentiment, qu’avec un ogre en retour de soirée.