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Des hommes sans loi

  • Cinéma
Shia LaBeouf, front, in Lawless
Shia LaBeouf, front, in Lawless
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Time Out dit

Comment ‘Des hommes sans loi’, western ronflant au ton sépia, s’est retrouvé parmi la sélection officielle du Festival de Cannes demeure un mystère. Surfant sur le succès de la série ultra-laquée ‘Boardwalk Empire’, le réalisateur australien John Hillcoat s’est lui aussi frotté à la période de la Prohibition aux Etats-Unis. Le film retrace donc l’histoire vraie de la fratrie Bondurant, hommes sans loi ni grand intérêt, gérants d’une distillerie clandestine dans les années 1930. Alors qu’ils mènent une vie paisible et avinée au fin fond des Appalaches, nos trois frères voient un jour leurs patates dangereusement menacées par un agent spécial cupide et corrompu (Guy Pearce), et se lancent alors dans une guerre aussi fade qu’interminable contre ce dernier.

Si le film, long de près de deux heures, ne plonge pas totalement dans la médiocrité, c’est sans doute grâce à son humour, savamment distillé (ha ha), mais aussi et surtout, grâce à Tom Hardy. L’acteur, dont on n’avait jamais bien compris l’attrait, livre ici une prestation magnétique en colosse taciturne privilégiant le grognement aux dialogues. Aux côtés d’une Jessica Chastain envoûtante (comme d’habitude), il donne pourtant la réplique à un casting aussi prestigieux que décevant : Shia LaBeouf, le petit frère, est à peine sympathique, évoquant plutôt un Paul Dano du pauvre. Mia Wasikowska joue pour la millième fois un rôle d’ingénue-pas-si-ingénue-que-ça. Guy Pearce est grotesque. Quant au troisième frère... c’était quoi son nom déjà ?

Voilà pour les raisons objectives. Venons-en à celle, nettement moins professionnelle mais tout aussi cruciale, qu’est la flagrante sous-exploitation – ou devrait-on dire, sous-objectivisation – du casting masculin. Pourquoi, en effet, recouvrir l’imposant Tom Hardy de cinq couches de cols roulés à chacune de ses apparitions (même au lit !) ? Pourquoi, encore, enlaidir de la sorte Guy Pearce, qui après avoir été momifié dans ‘Prometheus’, se retrouve ici dépourvu de sourcils? Et surtout, surtout, pourquoi cantonner le génial, l’immense, le parfait Gary Oldman à trois pauvres scènes – incontestablement les meilleures du film ? Voilà d’autres mystères. Mesdemoiselles, pour un meilleur rapport nudité-prix, allez donc voir ‘Magic Mike’.

Écrit par Anaïs Bordages

Détails de la sortie

  • Noté:18
  • Date de sortie:vendredi 7 septembre 2012
  • Durée:116 mins

Crédits

  • Réalisateur:John Hillcoat
  • Scénariste:Nick Cave
  • Acteurs:
    • Gary Oldman
    • Tom Hardy
    • Guy Pearce
    • Shia LaBeouf
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