Depuis un moment déjà, certaines artères de Paris ressemblent à de vastes galeries marchandes où le client est appâté par des enseignes XXL et de la musique bruyante à l’entrée. Pourtant, quelques boutiques cachées, presque invisibles, témoignent d’un charme encore bien gardé. Et c’est tant mieux. En errant dans la rue Henry Monnier, en plein quartier de Pigalle, on a brisé le secret de l’une d’entre elles et on ne le regrette pas.
L’absence de nom sur la devanture titille notre curiosité. « Le Chat et la Souris », nous répond le commerçant. A l’intérieur, cette échoppe se révèle parfaite pour dénicher des objets vintage, installés en pagaille. Tous datent des années 1950 et 1960, certains sont insolites, d’autres prennent la poussière. Et en naviguant dans ce bric-à-brac old school, on croise d’élégantes vaisselles de mémé, des accessoires de mode, quelques meubles pour la maison et même un téléphone digne d’une série d’espion pendant la guerre froide. Autour d’eux, une ribambelle de bracelets et boucles d’oreilles à un prix abordable (autour de 20 €) proposés par Isabelle (« la souris »), créatrice de bijoux.
Aussi, on est ébahi face à l’énorme collection de vinyles (environ 10 € l'unité) qui parsèment le lieu. Que de l’occasion. « Je ne fais pas du neuf, je suis un disquaire bio qui recycle l’ancien. » Et le panel est large : du rock, du blues, de la pop voire du jazz antillais. On remonte même un peu plus loin dans le temps avec des 78 tours collectors datant de la fin du XIXe. Nul doute, monsieur est un spécialiste. Et lorsqu’on apprend que certains coûtent 1 €, on a presque envie de lui faire une révérence. Au moment de partir, trois vieilles dames nous rejoignent suivies par le groupe Housse de Racket. Preuve de l’éclectisme de l'endroit.
