De la toile pour cacher le fond de scène, des chaises pour habiller le plateau, deux mâts chinois… Le décor de ‘Traces’ échappe à la sophistication, il est spartiate, réduit à l’essentiel. Une sorte de squat-refuge qui plonge le spectateur dans une forme d’ambiance d’urgence, caméra de surveillance à l’appui. Très vite, les sept acrobates (six garçons, une fille) envahissent le plateau, ils s’évitent, se bousculent, enchaînent les sauts périlleux. Ils sont une meute.
A des années-lumières du Cirque du Soleil (auquel on les compare souvent), les 7 doigts de la main imaginent un art du cirque à taille humaine. Pour ce spectacle, ils sont sept, et vingt au total dans la compagnie. Un cirque bien pourvu en chutes vertigineuses et en cascades mais qui ne se limite pas à la prise de risque. Alors si vous trouvez au générique du trapèze, de la bascule coréenne, de la roue Cyr ou encore du mât chinois, ce n’est jamais que pour l’effet waou, ce moment de communion où le public tremble à l’unisson. Les 7 doigts de la main racontent avant tout une histoire, et parfois comme dans ‘Traces’, une rencontre. Sur scène, les acrobates ne sont pas des sportifs anonymes, ils s’appellent Kevin, Harley, Yann ou encore Anne-Marie. Ils s’avouent naïfs, drôles, romantiques ou encore solides, viennent du Québec, de Paris ou d’Australie. Certains manient le skateboard avec virtuosité et jouent du piano, d’autres grimpent à plusieurs mètres de haut sans verser une larme de sueur. Tous se tiennent et se retiennent. Ils sont le sel du spectacle. Alors que d’autres créations de la compagnie reposaient sur l’aspect narratif, sur l’histoire contée (comme l'excellent Cuisine & confessions), ‘Traces’ séduit davantage par son casting, par l’énergie qui en découle. L’humain plutôt que le muscle, la bonne humeur et la jovialité plutôt que la fable !
Nos critiques des spectacles précédents : La Vie, Psy, Patinoire et Séquence 8