Quand Paris reprend des couleurs Véritables oasis chromatiques, les murs de tags font peut-être rager les petites mamies réacs, ils égayent pourtant un peu le paysage. Parce que c'est mignon l'ardoise des toits parisiens, mais bonjour la déprime quand le ciel bas et lourd vient y poser de gros nuages couleur cendre. On remercie alors les peintres, qui armés de leurs bombes de peinture, viennent colorier les briques de la capitale. De la couleur à Paris, enfin ! Rue de l'Ourcq Pour commencer notre excursion dans le Paris des grapheurs, nous avons laissé traîner notre objectif du côté du 19e arrondissement, tout près de la Villette, à l'angle de l'avenue Jean Jaurès et de la rue de l'Ourcq. Le quartier n'est pas folichon et pourtant, on y croise des oiseaux, un ersatz de Dark Vador et des chevaux en pleine course. Bonne promenade ! Quand la rue Dénoyez fait le mur La rue Dénoyez a bien changé depuis l'époque des bals et autres guinguettes. Cette ruelle pavée qui relie la Belleville chinoise à la Belleville juive et tunisienne, est à l'image du nouvel engouement des artistes, de la jeunesse branchée et cosmopolite. Elle abrite des ateliers et des galeries d'art, mais pas seulement. Célèbre spot pour les graffeurs, tout l'art de la rue Dénoyez réside dans son esprit éphémère : en perpétuelle évolution, vous aurez très certainement l'occasion de voir des artistes à l'œuvre tout en buvant un verre aux Folies. Randonnée photographique Rue de Ménilmontant, rue Henri Noguères,
Depuis septembre 2016, La Manufacture111, centre culturel pluri-disciplinaire, se décline également en galerie au Marché Dauphine, coeur des Puces de Saint-Ouen.
En deuil depuis la démolition de la Tour Paris 13 ? Chers graffophiles, séchez vos larmes. La Manufacture 111 vient à la rescousse, avec l'ambition de mettre un peu de baume au cœur des amateurs de culture « underground » et de street art. Enfin... a priori. Car après une pré-ouverture au mois de décembre 2013 dans un ancien garage de réparation de voitures, rue des Pyrénées, ce nouveau projet d'art urbain a été contraint de déménager suite à des plaintes de voisinage. Dommage, car les trois étages de fresque à la bombe, d'installations et de joyeux bordel que la Manufacture avait révélés pour cette inauguration anticipée nous avaient mis l'eau à la bouche. Espace transfiguré par le collectif 1984, labyrinthe de tuyaux, de couloirs, de tags, de néons, de caillasses, d'objets trouvés et de rails de métro à l'étage ; bar, concept-store, coin salon et installations en bois au rez-de chaussée. Au sous-sol : une piste de bowling improvisée, des maisonnettes en carton et des murs gribouillés à la craie par des enfants, sous l'œil avisé de l'artiste Gilbert.
Un bel avant-goût de ce que pourrait devenir la Manufacture 111, si toutefois elle trouvait chaussure à son pied dans un autre local parisien capable d'abriter, lui aussi, les ambitions initiales du projet : des expos, une librairie, un café, un food truck, une boutique, des ateliers pour les enfants et des soirées, à l'occasion. En espérant que l'accent sera mis sur la dimension créative, et moins sur l'aspect produits dérivés qui faisait un peu tache lors de la pré-ouverture (vente d'« urban wear », etc...). Car il y a là de belles promesses qui, concrétisées avec pertinence, pourraient combler un grand vide dans le paysage (encore trop désertique) de l'art urbain parisien.