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Haïti : Deux siècles de création artistique

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Time Out dit

Une fois n'est pas coutume : cet automne, le Grand Palais s'aventure du côté des Caraïbes, pour dresser un panorama très large de la création artistique haïtienne. Une expédition alléchante à première vue, qui nous change des Picasso, Newton, Courbet, Hopper et autres stars intersidérales de l’art occidental auxquelles le musée nous avait habitués. C’en est presque louche. Ce voyage inespéré au pays de Toussaint Louverture, en plein mois de novembre, serait-il trop beau pour être vrai ? On nous annonçait une étude exhaustive de deux siècles de création ; nous voilà face à un ramassis d’œuvres, chapeautées par des thématiques fourre-tout. La faute, sans doute, au thème – trop ambitieux –, au budget alloué aux commissaires – trop modeste –, et à l’espace consacré à la présentation des œuvres – relativement restreint.

Résultat : un parcours qui réunit pêle-mêle art naïf, folklore, abstractions à la sauce occidentale, statuaire vaudou et peinture du XIXe, sur fond très flou de préoccupations politiques, sociales et religieuses. Hésitant entre une approche artistique et un angle socio-culturel, l’exposition tente tant bien que mal d’écrire une brève histoire de l'art d’Haïti, du XIXe siècle à nos jours, survolant à la va-vite les grands noms (Télémaque, Hyppolite, Ducasse…) et les grands thèmes (pauvreté endémique, syncrétisme religieux, démocratie bafouée…) qui la jalonnent. Au milieu de tout ça, quelques « tête-à-tête » entre différents artistes tombent comme un cheveu sur la soupe : ici, on compare Jean-Michel Basquiat (100 % new-yorkais mais revendiquant ses origines haïtiennes) à Hervé Télémaque (100 % haïtien mais partisan de l’art occidental), là, le grand illuminé de l’art brut Robert Saint-Brice à Sébastien Jean, jeune artiste à l’expression ardente, écorchée, râpeuse, capable de peindre tout aussi bien avec du noir de fumée qu’avec du goudron.

Bien sûr, c’est l’occasion de s’attarder sur certaines de ces œuvres qui témoignent du dynamisme et de la richesse d’un art haïtien qui brille de mille feux, marqué comme il l’a été depuis deux cents ans par une profusion de couleurs, de récup’ (ferraille, paillettes, crânes humains), de satire et de spiritualité. Mais l’ensemble ressemble plus à une introduction générale, voire à une vitrine, qu’à une incursion approfondie. On en sort avec l’impression d’avoir vu Haïti depuis le hublot du bateau, sans jamais vraiment toucher la terre ferme.

> Horaires : tous les jours sauf le mardi de 10h à 20h (nocturne le mercredi jusqu'à 22h).

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Adresse
Prix
De 9 à 12 €
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