Time Out Paris : Pourquoi avoir accepté le projet 'Orlando' ?Jean-Damien Barbin : Ce qui a été fondamental pour moi, ce sont les retrouvailles avec Olivier Py. Cela faisait quinze ans que je n'avais pas travaillé avec lui. Il m'a fait l'honneur de me proposer cette pièce et ce rôle. C'est cela qui a guidé mon choix : de retrouver avec bonheur, joie, fraternité, et amitié l'écriture et la mise en scène d'Olivier, lors de son premier festival. Mon cœur répond à son écriture. Je partage certaines convictions avec Olivier. Je suis moi-même chrétien, pour moi, cette parole qui nous inonde et vient se dire sur la scène, c'est une espèce de bénédiction et un message de joie et d'espérance. « Bénédiction », signifiant « bien dire », et comme j'ai la chance de jouer un personnage qui s'appelle le Professeur de diction fou, je crois qu'il faut bien dire pour bénir. Le rôle, les rôles ont joué dans votre motivation ?Ce sont plusieurs personnes, mais au fond c'est toujours la même, le fou du théâtre, à la manière shakespearienne. Ce qui m'a plu là c'est de retrouver l'écriture d'Olivier et l'esprit de troupe. Vingt ans maintenant que j'ai commencé à travailler avec Olivier, à l'époque je jouais les princes, maintenant je joue les fous, après je jouerai le mort. Nous suivons le temps. Quel moment d''Orlando' vous touche le plus ?C'est comme un secret, une confession... Le comédien qui joue Orlando, Matthieu Dessertine, a été mon élève au Conservatoire national de Paris. Il y a un mome
Comme s'il présentait l'issue malheureuse, le ciel d'Avignon grondait vendredi. Alors que le ciel pleurait à grosses gouttes, les artistes du Off habitués à défiler dans la musique et les costumes marchaient silencieux, banderoles à la main, un morceau de tissu rouge épinglé sur le coeur. Une image bien morose lorsque l'on connaît le traditionnel déluge de sons et de couleurs. Vendredi, les premiers spectacles du In ont été annulés, en signe de soutien au mouvement intermittent. Les salles de spectacles sont restées vides, les plateaux désertés. Samedi, l'ambiance était tout autre. Si bien sûr la colère des intermittents ne s'est pas éteinte pendant la nuit, le rideau s'est pourtant levé sur le premier spectacle d'Olivier Py et le très attendu 'Prince de Hombourg'.
A la FabricA, où était joué 'Orlando ou l'impatience', une poignée d'intermittents est venue rappeler à tous que leur combat ne date malheureusement pas d'hier. Ensemble ils ont lu un passage du discours à l'Assemblée constituante que Victor Hugo avait tenu en 1848 :
« Personne plus que moi, messieurs, n'est pénétré de la nécessité, de l'urgente nécessité d'alléger le budget ; seulement, à mon avis, le remède à l'embarras de nos finances n'est pas dans quelques économies chétives et détestables ; ce remède serait, selon moi, plus haut et ailleurs ; il serait dans une politique intelligente et rassurante, qui donnerait confiance à la France, qui ferait renaître l'ordre, le travail et le crédit... et qui permettrait de diminuer, de supprimer même les énormes dépenses spéciales qui résultent des embarras de la situation. C'est là, messieurs, la véritable surcharge du budget, surcharge qui, si elle se prolongeait et s'aggravait encore, et si vous n'y preniez garde, pourrait, dans un temps donné, faire crouler l'édifice social... »
Dimanche, le festival battait son plein, accueillant dans les ruelles chaudes d'Avignon toujours plus de spectateurs amoureux du spectacle vivant.