Ouvert depuis 2013 sur les ruines de la Scène Bastille, le Bada est vite devenu l’une des places fortes de la fête parisienne. Navire amiral de l’agence Bonjour/Bonsoir (Virage, Panic Room…), le dancefloor de 400 places est irisé par ce plafond tout en néon à faire pâlir un opticien, avec le DJ booth au sol – imaginé par le bureau d'architectes Nicolas Dorval-Bory – et un système-son de très haute qualité.
Ici, la prog est à double face. En première partie de soirée, on découvre une affiche de concerts gérée par Noé Thoraval, DA de feu le festival Sarcus, qui, si elle tire dans tous les genres stylistiques, joue en grande partie la carte de l’émergence. Mais au Bada, le cœur du réacteur, c’est le club, dont la DA est assurée depuis 2019 par Benjamin Charvet, cofondateur du webzine électronique Dure Vie. La prog, curieuse sans être trop pointue, dodeline depuis un solide socle house/disco vers les fécondes résurgences stylistiques faisant l’époque (trance, UK, acid…) s’appuyant aussi bien sur des têtes au CV bien rempli que des noms et collectifs en devenir.
Une ligne éditoriale au final assez bien symbolisée par l’escouade de résidents, renouvelée annuellement, avec dans la classe 2024 Kendal, patron du label italo-transique Ritmo Fatale ; la queen queer de Barbi(e)turix Rag ; les vétérans Pedro Winter et Jeremy Underground ; ou la Montpelliéraine aux kicks syncopés Dylan Dylan. Des résidents très libres dans le choix de formats (all night, concert+nuit, dimanche aprem, live…), donnant des choses parfois bien intéressantes. Pour finir, on signalera la présence d’un autre espace à l’étage, bien agréable pour s’esquiver d’une piste parfois trop bondée. La rançon du succès.
