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Les 20 bâtiments les plus iconiques de Paris et sa banlieue

Et non, la tour Eiffel n’est pas dans le top.

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard
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Ville de l’amour et Ville lumière, Paris pourrait tout aussi bien être Ville de l’archi. Car si elle est surtout connue pour ses (superbes) immeubles haussmanniens, notre chère capitale peut s’appuyer sur différents courants et architectes emblématiques pour dynamiser ses grands boulevards. Architecture moderne ou contemporaine, futuriste ou mauresque, Art déco ou Art nouveau, Paris est définitivement le plus grand musée à ciel ouvert du monde (en toute objectivité, hein).

Les 20 bâtiments les plus iconiques de Paris et sa banlieue

Les Choux - Créteil
Photograph: Alexandre Faraci

Les Choux - Créteil

Aussi appelées “Fleurs-Maisons”, “Dahlias” ou “Epis de maïs”, les Maisons-Fleurs, pensées par l’architecte Gérard Grandval dès 1969, peinent à séduire lors de leur inauguration. En cause, leurs balcons en forme de pétales qui auront su convaincre la municipalité plus que les Cristoliens, même si l’œuvre est aujourd’hui reconnue et estampillée Patrimoine du XXe siècle.

L’immeuble du 25 bis rue Franklin - 16e
DR

L’immeuble du 25 bis rue Franklin - 16e

A cette adresse se dresse un immeuble des frères Auguste et Gustave Perret, construit en 1904 et l’un des premiers à être édifiés avec un cadre en béton. Un peu de contexte : au début du XXe siècle, l’utilisation du béton armé est exclusivement réservée aux fondations, aux planchers et aux escaliers. Alors, quand, en 1903, le père Perret confie à ses fils un projet d’immeuble d’habitations, le premier réflexe des frangins est de penser à une structure métallique (la parcelle désignée étant trop étroite pour une construction traditionnelle en maçonnerie). Trop coûteuse, cette idée est vite balayée par celle, lumineuse, d’utiliser du béton armé, bien plus économique et résistant au feu – qu’Auguste et Gustave ont déjà expérimenté au casino de Saint-Malo. La structure, révolutionnaire, libère le plan d’architecte des murs porteurs, créant les fameux espaces aérés souvent associés au modernisme. 

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  • Sites et monuments
  • Tours et vues panoramiques
  • 19e arrondissement

Impossible de rater le siège du PCF à l’architecture soignée par le Brésilien et militant communiste Oscar Niemeyer. On peut passer une tête pour découvrir les dessous de son dôme, visiter les expos dans le grand hall, et finir ce cours d’architecture à la galerie ArchiLib sur le boulevard de la Villette en face de l'école d’archi Paris-Belleville. Tout ceci vous donnera peut-être envie de pousser jusqu’au 64 rue de Meaux, où, si l’on veut bien vous ouvrir, vous observerez dans la cour de l’immeuble de Renzo Piano un ensemble de logements sociaux imaginés en 1991 par celui qui fut aussi l’un des architectes du Centre Pompidou.

  • Sites et monuments
  • Edifices et sites religieux
  • 5e arrondissement
  • prix 1 sur 4

Quitte à faire un top, autant frapper fort dès le début ! Bâtiment emblématique de l’architecture orientale, la Grande Mosquée de Paris est la plus ancienne des mosquées de France métropolitaine, et probablement l’une des plus belles. Inauguré en 1926, l’édifice construit dans le style hispano-mauresque se distingue par son minaret de 33 mètres de haut et son patio coloré donnant sur un jardin à l'andalouse, avec jets d'eau et perrons richement décorés. Véritable petit bout d’Orient situé à un jet du Jardin des plantes, la Grande Mosquée de Paris a d’ailleurs servi de lieu de tournage au Magnifique de Philippe de Broca avec notre Belmondo national, dont le début de l’action se situe prétendument à Bagdad. 

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  • Musées
  • 16e arrondissement

Emblématique de l’architecture de l’Américain Frank Gehry (le Guggenheim de Bilbao, c’est lui), le bâtiment aérien aux allures de vaisseau toutes voiles dehors de la Fondation Louis Vuitton s’inspire pourtant de l’architecture haussmannienne et des icônes parisiennes du XIXe siècle. Sorte de Grand Palais 2.0 inauguré en 2014, le géant de verre culminant à 46 (!) mètres de haut développe ses impressionnants volumes sur près de 12 000 mètres carrés reposant sur une infrastructure de béton armé. Une structure massive allégée par 6 000 mètres carrés de verrières cintrées et un bassin sur lequel est délicatement posé le fief de Bernard Arnault. A l’intérieur, le programme est tout aussi dingue : 3 850 mètres carrés dédiés à l’expérience muséale, 11 galeries d’expo XXL ainsi qu’un immense auditorium et un restaurant, le Frank, confié au chef étoilé Jean-Louis Nomicos.

  • Musique
  • Salle de concert
  • La Villette
  • prix 2 sur 4

En 2015, une sorte de vaisseau réfléchissant se pose sur le très vert parc de la Villette. Ce temple de la musique, associant espaces muséaux et salles de concert, est signé Jean Nouvel, starchitecte français à qui l’on doit également le musée du Quai Branly et l’Institut du monde arabe. Déployé sur une surface de 20 000 mètres carrés, ce géant de métal est pensé comme une colline en aluminium recouverte de pavés superposés et d’un aileron vertical, jouant avec les perspectives des autres bâtiments du parc ou du périphérique pas bien loin. Un parti pris fort pour l’enveloppe qui cache une grande délicatesse à l’intérieur, notamment dans les espaces musicaux, aujourd’hui considérés comme une référence en matière d'acoustique.

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  • Musées
  • Art et design
  • 4e arrondissement
  • prix 3 sur 4

Signé Renzo Piano et Richard Rogers, la construction du Centre Pompidou s’est achevée en 1977, même si certains ont l’impression que le quartier de Beaubourg est encore en travaux. Et pour cause, le bâtiment est constitué d’une grande structure métallique évoquant un échafaudage duquel se détache un immense Escalator, qui relie entre eux les six niveaux de 7 000 mètres carrés. Mais l'élément le plus distinctif du musée est probablement cet ensemble de tuyaux géants, dont les quatre couleurs correspondent chacune à une fonction bien précise (les tuyaux bleus sont utilisés pour la climatisation quand les jaunes cachent les gaines électriques). Un geste architectural fort qui, s’il a eu du mal à conquérir le cœur des Parigots au début, a contribué à faire du Centre Pompidou l’un des marqueurs du paysage de la capitale.

La Fondation Le Corbusier - Maison La Roche - 16e
© Unsplash / Piermanuele Sberni

La Fondation Le Corbusier - Maison La Roche - 16e

Au cœur du square du Docteur-Blanche se cache la Fondation Le Corbusier, agencée en deux villas dessinées par l’architecte et son cousin Pierre Jeanneret entre 1923 et 1925. Aujourd’hui considérée comme l’un des exemples les plus fameux de l’architecture moderne française, la Maison La Roche est surtout le premier édifice à respecter les cinq points de l’architecture nouvelle du Corbusier. Si les deux cousins ont d’abord envisagé de construire un grand ensemble architectural, ils se sont finalement décidés pour deux demeures distinctes : la Maison Jeanneret (qu'occupera Albert Jeanneret, le grand frère virtuose de la musique du Corbusier, avec sa femme et ses filles) et la Maison La Roche, destinée à un célibataire propriétaire d’une collection de peintures (c’est précis). L’intérieur dit tout de la maîtrise du Corbusier des points de vue multiples, de la fluidité qu’il crée entre les espaces, et de sa surprenante utilisation des couleurs. Du grand Corbu.

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  • Art
  • Art contemporain
  • Les Halles

La première version de la Bourse de Commerce est signée Jacques-Guillaume Legrand et Jacques Molinos, qui réhabilitent en 1783 une ancienne halle au blé en la coiffant d’une coupole de 38 mètres de haut. Problème : en 1854, un grave incendie ravage l’ouvrage et ce n’est qu’en 1885 que l’architecte Henri Blondel décide de reconstruire un dôme, cette fois en fonte et en cuivre. Un twist qui n’est pas du goût de tout le monde – Victor Hugo qualifiant le nouveau toit de “vulgaire casquette”. Inauguré à l’occasion de l’Expo universelle de 1889, l’édifice est ensuite occupé tour à tour par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris et des milieux associatifs, avant de reprendre vie sous l’impulsion du milliardaire François Pinault qui y installe sa Bourse de Commerce, un maousse espace consacré à l’art contemporain. Pour ce faire, il fait appel à la superstar de l’archi Tadao Andō, lauréat du prix Pritzker, pour tout restaurer du sol à la coupole. Si le bâtiment de 60 mètres de diamètre avait déjà un sacré look avec son immense verrière, le Japonais a en plus imaginé un cylindre en béton de 9 mètres de haut en plein milieu de la coupole. Le tout meublé par les frères Bouroullec (rien que ça).

L’immeuble du 134 rue Mouffetard - 5e
© DR

L’immeuble du 134 rue Mouffetard - 5e

Biches, sangliers et arabesques… Difficile d’imaginer que cette façade très toscane se trouve en plein Paris ! Si ce bâtiment de la rue Mouffetard date du XVIIe siècle, son décor baroque a été réalisé entre 1929 et 1931 pour le compte des charcutiers de la Maison Facchetti, alors occupants des lieux. Exécutée en suivant la technique du sgraffito, sorte de gravure sur ciment très en vogue en Italie au moment du Quattrocento, cette fresque a été commandée par le boucher pour lui permettre de se démarquer au milieu de la rue, alors très commerçante. Bien vu puisque, en 1990, la façade est classée aux monuments historiques et continue de faire parler, même après la fermeture de l’enseigne en 2001. Chapeau Facchetti !

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La Cité de la Mode et du Design - 13e
© Cité de la Mode et du Design

La Cité de la Mode et du Design - 13e

En lieu et place des anciens magasins généraux d’Austerlitz, la Cité de la Mode et du Design est l’un des exemples les plus probants de réhabilitation réussie d’un bâtiment historique. Surplombant la Seine, la structure tubulaire verte signée du cabinet parisien Jakob + MacFarlane en 2012 est l’un des marqueurs du quartier et abrite mille et un programmes : l’Institut français de la mode, le club Wanderlust, une librairie, des restos, des bars et un immense solarium. Conçue comme un lieu ouvert, la Cité de la Mode et du Design repose sur la structure en béton d’origine, totalement dénuée de cloison. De la baie vitrée en veux-tu en voilà, et surtout cette passerelle métallique acidulée reliant les différents niveaux du spot, qui prend une autre dimension une fois la nuit tombée et les lumières de la ville allumées. 

L’immeuble Lavirotte - 7e
© Shutterstock

L’immeuble Lavirotte - 7e

Conçu par Jules Lavirotte entre 1900 et 1901, cet immeuble est une véritable ode à l’Art nouveau. Formes organiques, éléments végétaux, architecture irrégulière… Toute la liberté du mouvement s’exprime sur la façade (primée en 1901). La porte est évidemment au diapason. Cernée d’une arcade sculptée par Jean-Baptiste Larrivé, cette merveille en bois et verre mériterait un article à elle seule, rien que pour lister toutes les allusions coquines qu’elle renferme. Oui, vous avez bien lu. En regardant bien, une forme phallique se dessine grâce au verre et aux tiges de ferronnerie au centre de la porte XXL. Il paraît que l’archi, un poil obsédé, a aussi ponctué le hall d’entrée et la cour de symboles olé olé. Pour les voir, il faut espérer croiser un résident sympa qui acceptera de vous ouvrir. 

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  • Que faire
  • Paris et sa banlieue

Encore un gros vaisseau, posé avec sa grosse boule au milieu de la Seine sur l’île Seguin. Née de la collaboration entre Shigeru Ban et Jean de Gastines (après le Centre Pompidou Metz), cette réponse à la Philharmonie de Paris est sortie de terre (ou plutôt de l’eau) en 2017 : un paquebot de 36 000 mètres carrés avec une salle de concert de dimension Zénith, et surtout ce magnifique auditorium niché dans la sphère recouverte de millions de petits carreaux de verre. Grâce à la présence d’une voile composée de 470 panneaux photovoltaïques aux reflets nacrés, la sphère tourne toutes les quinze minutes, comme synchronisée avec la course du soleil.

Institut d'art et d'archéologie de la Sorbonne - 6e
© DR

Institut d'art et d'archéologie de la Sorbonne - 6e

L’Institut d’art et d’archéologie (“Michelet” pour les intimes) abrite les UFR d’histoire de l’art et d’archéologie de la Sorbonne. Un temple de l’art qui ne pouvait se développer que dans un bâtiment à l’architecture extraordinaire, dont l’édification fut confiée à Paul Bigot en 1925, qui imagine un immeuble pour le moins insolite. S’il interprète de façon très libre les codes de l’architecture mauresque, à travers notamment un panel large de motifs et de merlons asymétriques sur le toit, on note aussi des influences subsahariennes (son style est proche de celui de la Grande Mosquée de Djenné au Mali), toscanes, par sa couleur ocre, ou encore antiques et médiévales, notamment à cause de la frise en terre cuite du rez-de-chaussée. Tout ce qu’on étudie entre ses murs, quoi.

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L’immeuble Deneux - 18e

Aux abords de la Petite Ceinture, cet immeuble triangulaire recouvert de céramiques colorées est l'œuvre de l’architecte Henri Deneux. Créé en 1910 pour son propre usage, l’ensemble de quatre étages situé à l’angle de la rue Belliard et de la rue des Tennis oscille entre Game of Thrones et le riad marocain. Évidemment, la porte de cet édifice est à la hauteur. Son tympan est surplombé d’un décor s’inspirant de l’iconographie médiévale avec une représentation d’architecte à sa planche de travail (compas et équerre en main) sur un panneau de céramique. L’encadrement circulaire aux carreaux bleu vif à la vibe orientale entoure une double porte métallique – bleue également – dont les entrelacs dévoilent une baie en verre fumé. Résultat ? Eh bien c’est magnifique, pardi. 

L’immeuble du 51 rue de Miromesnil - 8e
© DR

L’immeuble du 51 rue de Miromesnil - 8e

Érigé en 1881 par l’architecte Charles Bury, cet immeuble brille par sa façade richement décorée et ses magnifiques cariatides. Cariatide, quèsaco ? Il s’agit d’une statue de femme qui sert à remplacer de façon beaucoup plus stylée une colonne ou un pilastre. Très discrètement signées Pierre Granet sur le revers du balcon (le mec est modeste alors qu’il a décoré le pont Alexandre III aka le plus beau pont de Paris), ces silhouettes soutiennent ici le balcon du deuxième étage et encerclent l’immense porte d’entrée en bois de l’immeuble. Sur-sculpté, le passage cocher multiplie les motifs en pointes de diamant et autres décors. Le style Second Empire ne fait pas dans la demi-mesure.

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Le McDonald’s de Saint-Lazare - 8e

Si vous avez déjà eu des envies de Big Mac en sortant du train à Saint-Laz (bien qu’on vous recommande plutôt notre sélection de burgers), vous êtes sûrement déjà entré dans le McDo le plus insolite de Paris. Conçu en 1892 par l’​​architecte Chausson pour abriter la brasserie Au Roi de la Bière Jacqueminot-Graff, cet établissement a tout de la petite baraque strasbourgeoise, avec sa façade en briques et colombages et sa cigogne trônant fièrement sur le toit. Il se murmure que la brasserie était d’ailleurs l’un des spots de rencontre des espions et des diplomates pendant la Première Guerre mondiale. Étrange donc qu’en 1998, ce soit l’enseigne de fast-food qui ait investi les lieux. Heureusement, Ronald s’est engagé à conserver le patrimoine architectural et à mettre la main au portefeuille pour sa préservation.

La Canopée - 2e
© Kiev.Victor / Shutterstock.com

La Canopée - 2e

On n’aurait jamais cru voir de notre vivant des Halles sans travaux. Et pourtant, depuis 2016, une immense vague de verre et de métal a remplacé les multiples échafaudages du quartier. Haut lieu du shopping parisien, l’ancien “ventre de Paris” est aujourd’hui un centre commercial Westfield surplombé d’une structure aux teintes oscillant entre le jaune et le vert conçue par Patrick Berger (qui avait déjà signé le parc André Citroën). Culminant à plus de 14 mètres, ce grillage métallique à la forme organique n’a clairement pas fait l’unanimité lors de son inauguration, ni chez les Parisiens, qui le comparent à une “vulgaire soucoupe volante”, ni chez les politiques, Jack Lang en tête, qui parle d’une “abomination”. Mais la Canopée peut toujours rêver d’un destin à la tour Eiffel, elle aussi décriée à ses débuts.

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  • Musées
  • Histoire
  • Champs-Elysées

Alors que beaucoup lui préfèrent son aîné, le Grand Palais, nous, on a un faible pour l’autre joyau de l’Expo universelle de 1900, trônant fièrement de l’autre côté du trottoir. Aussi nommé musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, le Petit Palais a été, tout comme son grand frère, imaginé par Charles Girault, lauréat du Grand Prix de Rome en 1880, qui a conçu pour ce projet un ouvrage éclectique, Belle Époque certes, mais aussi teinté d’Art Nouveau et même d’éléments empruntés à la Renaissance. Cerise sur le gâteau : ses 5 000 mètres carrés (pas si petit, le palais) s’organisent autour d’un magnifique jardin agrémenté d’un bassin bordé de mosaïques et de palmiers exotiques.

Le Central téléphonique Murat - 16e

Si le 16e arrondissement est connu pour sa chic identité haussmannienne, on y trouve quelques bizarreries architecturales de l’avant-dernier siècle. En plus d’accueillir le très brutaliste Parc des Princes, la porte d’Auteuil héberge l’étrange Central téléphonique Murat, dont la silhouette bétonnée se trouve à mi-chemin entre ovni et champignon. Imaginée par l’architecte des bâtiments civils et palais nationaux Pierre Vivien en 1976, elle est une relique de l’ère France Télécom, un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

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