Fondation louis vuitton
© Philippe Guignard / Air Images / Fondation Louis Vuitton
© Philippe Guignard / Air Images / Fondation Louis Vuitton

L'architecture contemporaine à Paris en 10 spots incroyables

Notre sélection des 10 batiments inaugurés avant 2009 et emblématiques de la vitalité de l'architecture parisienne

Zoé Terouinard
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Si on sait faire pour l'art contemporain, on manque encore de recul pour définir clairement l’architecture contemporaine. Légèrement futuriste ou très référencée, avec des courbes organiques ou au contraire une droiture de fil à plomb, aérienne ou plutôt mastoc… Plutôt que de s’évertuer à trouver une définition qui ne conviendra jamais à tout le monde, la rédaction de Time Out vous propose de découvrir 10 monuments parisiens sortis de terre il y a moins de quinze ans pour avoir une idée de ce qu’on écrira plus tard dans les livres d’histoire de l’archi.

Les 10 batiments d'architecture contemporaine

La Philharmonie de Paris

En 2015, une sorte de vaisseau réfléchissant se pose sur le très vert parc de la Villette. Ce temple de la musique, associant espaces muséaux et salles de concert, est signé Jean Nouvel, starchitecte français à qui l’on doit également le musée du Quai Branly (on y reviendra) et l’Institut du monde arabe. Déployé sur une surface de 20 000 mètres carrés, ce géant de métal est pensé comme une colline en aluminium recouverte de pavés superposés et d’un aileron vertical, jouant avec les perspectives des autres bâtiments du parc ou du périphérique pas bien loin. Un parti pris fort pour l’enveloppe qui cache une grande délicatesse à l’intérieur, notamment dans les espaces musicaux, aujourd’hui considérés comme une référence en matière d'acoustique. 

Où ? 221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris.

La fondation Louis Vuitton

Emblématique de l’architecture de l’Américain Frank Gehry (le Guggenheim de Bilbao, c’est lui), le bâtiment aérien aux allures de vaisseau toutes voiles dehors de la Fondation Louis Vuitton s’inspire pourtant de l’architecture haussmannienne et des icônes parisiennes du XIXe siècle. Sorte de Grand Palais 2.0 inauguré en 2014, le géant de verre culminant à 46 (!) mètres de haut développe ses impressionnants volumes sur près de 12 000 mètres carrés reposant sur une infrastructure de béton armé. Une structure massive allégée par 6 000 mètres carrés de verrières cintrées et un bassin sur lequel est délicatement posé le fief de Bernard Arnault. A l’intérieur, le programme est tout aussi dingue : 3 850 mètres carrés dédiés à l’expérience muséale, 11 galeries d’expo XXL ainsi qu’un immense auditorium et un restaurant, le Frank, confié au chef étoilé Jean-Louis Nomicos.

Où ? 8 Avenue du Mahatma-Gandhi, 75116 Paris

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La Seine Musicale

Encore un gros vaisseau, posé avec sa grosse boule au milieu de la Seine sur l’île Seguin. Née de la collaboration entre Shigeru Ban et Jean de Gastines (après le Centre Pompidou Metz), cette réponse à la Philharmonie de Paris est sortie de terre (ou plutôt de l’eau) en 2017 : un paquebot de 36 000 mètres carrés avec une salle de concert de dimension Zénith, et surtout ce magnifique auditorium niché dans la sphère recouverte de millions de petits carreaux de verre. Grâce à la présence d’une voile composée de 470 panneaux photovoltaïques aux reflets nacrés, la sphère tourne toutes les quinze minutes, comme synchronisée avec la course du soleil.

Où ? Île Seguin, 92100 Boulogne-Billancourt

La fondation Jérôme Seydoux - Pathé

Dessiné par l’agence Renzo Piano en 2006, à qui l’on doit notamment le Centre Pompidou, l’écrin singulier des archives de la société Pathé prend place sur l’ancien théâtre des Gobelins, où furent diffusés les premiers films de la franchise. En plein cœur de Paris, le bâtiment dénote. Traduction architecturale de l’univers marin (est-ce un coquillage ou une baleine ?), l’ensemble vêtu d’une coque d’aluminium gris fait aussi référence aux rotondes et aux toits en zinc typiquement parisiens. Le rez-de-chaussée, entièrement vitré, donne sur le petit jardin situé à l’arrière, quand les trois niveaux supérieurs, complètement hermétiques, accueillent la conservation des archives et des espaces d’expo. Enfin, l’immense centre de recherche et de documentation (accessible sur rendez-vous) occupe les deux derniers étages. Les fada de 7e art pourront aussi se faire plaisir au sous-sol, dans la salle de ciné high-tech Charles Pathé qui fait revivre les chefs-d’œuvre du cinéma muet au son d’un piano activé en live. 

Où ? 73 avenue des Gobelins, 75013 Paris

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La Cité de la Mode et du Design

En lieu et place des anciens magasins généraux d’Austerlitz, la Cité de la Mode et du Design est l’un des exemples les plus probants de réhabilitation réussie d’un bâtiment historique. Surplombant la Seine, la structure tubulaire verte signée du cabinet parisien Jakob + MacFarlane en 2012 est l’un des marqueurs du quartier et abrite mille et un programmes : l’Institut français de la mode, le club Wanderlust, une librairie, des restos, des bars et un immense solarium. Conçue comme un lieu ouvert, la Cité de la Mode et du Design repose sur la structure en béton d’origine, totalement dénuée de cloison. De la baie vitrée en veux-tu en voilà, et surtout cette passerelle métallique acidulée reliant les différents niveaux du spot, qui prend une autre dimension une fois la nuit tombée et les lumières de la ville allumées. 

Où ? 34 quai d'Austerlitz, 75013 Paris

La Canopée

On n’aurait jamais cru voir de notre vivant des Halles sans travaux. Et pourtant, depuis 2016, une immense vague de verre et de métal à remplacé les multiples échafaudages du quartier. Haut lieu du shopping parisien, l’ancien “ventre de Paris” est aujourd’hui un centre commercial Westfield surplombé d’une structure aux teintes oscillant entre le jaune et le vert conçue par Patrick Berger (qui avait déjà signé le parc André Citroën). Culminant à plus de 14 mètres, ce grillage métallique à la forme organique n’a clairement pas fait l’unanimité lors de son inauguration, ni chez les Parisiens, qui le comparent à une “vulgaire soucoupe volante” ni chez les politiques, Jack Lang en tête, qui parle d’une “abomination”. Mais la Canopée peut toujours rêver d’un destin à la tour Eiffel, elle aussi décriée à ses débuts. 

Où ? 101 rue Berger, 75002 Paris

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Le musée du Quai Branly - Jacques Chirac

Inauguré en 2006, le musée du quai Branly voulu par Jacques Chirac a pour vocation de remettre les arts extra-occidentaux au cœur de la programmation muséale parisienne. Avec une place de choix : les bords de Seine, à deux pas de la tour Eiffel ou du Palais de Tokyo. Conçu par Jean Nouvel (encore lui), le grand bâtiment courbe sur pilotis, avec sa façade vitrée décorée de sérigraphies de plantes, donne sur un immense jardin imaginé par le grand artiste paysagiste Gilles Clément. Si tout l’extérieur renvoie à la nature et à sa lumière, l’intérieur est volontairement sombre (pour des questions de conservation notamment) et la grande rampe menant aux espaces d’exposition est uniquement éclairée d’une installation vidéo de Charles Sandison. Un immense espace végétalisé qui démontre que la nature a tout à fait sa place dans les réalisations les plus contemporaines.

Où ? 37 quai Jacques-Chirac, 75007 Paris

Le siège du groupe Le Monde

Pour les 75 ans du quotidien, en 2020, le groupe Le Monde s’est offert de nouveaux locaux : un immense bâtiment vitré situé à deux pas de la gare d’Austerlitz. Né de la collaboration entre l’agence d’architecture norvégienne Snøhetta et les Français de SRA Architectes, cet immense immeuble-pont atteignant les 37 mètres de hauteur impressionne par sa façade en pixels revêtue de 20 000 carreaux de verre. Scindé en deux par une passerelle censée représenter le lien entre Le Monde et ses lecteurs (on repassera pour l’allégorie, un peu tirée par les cheveux), l’ensemble, aussi massif soit-il, s'intègre finalement bien au paysage urbain alentour, reflétant discrètement les rayons du soleil sur ses parois. 

Où ? 67-69 avenue Pierre-Mendès-France, 75013 Paris

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Résidence Fulton

Décidément, le 13e regorge de pépites contemporaines ! Cette fois-ci, il ne s’agit ni d’un musée, ni de bureaux, mais bien d’immeubles d’habitation qui, dès leur inauguration en 2017, ont fait grand bruit dans le petit monde de l’archi. Et pour cause : si les bâtiments n'ont a priori rien d'exceptionnel, ses concepteurs se sont lâchés sur les balcons. Signé Bernard Bühler (la résidence Arc-en-ciel à Bordeaux), l’ensemble se définit en effet par ses espaces extérieurs aux garde-corps multicolores – “dichroïques” pour ceux qui ont la ref. Selon le point de vue ou l’orientation du soleil, leur couleur change, allant du bleu au jaune en passant par le rose et le violet. Un peu comme une tâche d’essence sur le sol. Alors on aime ou on n’aime pas, mais la résidence Fulton a le mérite de mettre un peu de couleur dans le gris Paris. 

Où ? 1 rue Fulton, 75013 Paris

Tribunal de Paris

Alors que depuis des siècles, le monde judiciaire parisien naviguait entre l’île de la Cité et différentes annexes disséminées aux quatre coins de la capitale, en 2017, le nouveau tribunal de Paris rassemblait tout le monde dans ses grosses boîtes superposées. Surplombant Clichy et le quartier des Batignolles, le tribunal de grande instance de Paris conçu par Renzo Piano (encore !) regroupe désormais les salles d'audience et bureaux de l'institution dans un ensemble contemporain en forme d’escalier déployé sur près de 100 000 mètres carrés et culminant à 160 mètres de haut. Trois blocs entièrement vitrés qui laissent une grande place à la lumière naturelle au sein des espaces intérieurs. On est bien loin des tribunaux glauques des séries Netflix. 

Où ? parvis du Tribunal-de-Paris, 75017 Paris

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