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Centre Pompidou (Musée national d'Art moderne)

  • Musées
  • 4e arrondissement
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé
Centre Pompidou
Photograph: Centre Pompidou
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Time Out dit

Au cœur de Paris, le Centre Pompidou brille de mille feux avec la plus vaste collection d’art moderne d’Europe

Difficile d’imaginer Paris, et plus particulièrement le Marais, sans le mastodonte aux couleurs primaires qui trône en son centre, exhibant son système respiratoire boursouflé, ses canalisations béantes et son ossature. C’est au début des années 1970 que les architectes Renzo Piano et Richard Rogers remportent l’appel d’offres avec leur bâtiment « à l’envers » dont la tuyauterie et les ascenseurs se disputent les façades extérieures, laissant un intérieur épuré, colossal et modulable. Un emballage révolutionnaire pour un concept qui l’était, à l’époque, encore plus : en 1977, la France inaugurait un lieu pluridisciplinaire sans précédent, ovni composé à la fois d’un musée d’art moderne (le plus important d’Europe), d’une bibliothèque, d’un espace de performances et d’un cinéma d’art et d’essai. Auquel est venu s'ajouter, dans les années 2000, un restaurant panoramique : le Georges.

Malgré tout, le musée demeure le centre névralgique. Pour cause, « Beaubourg » héberge la collection d’art moderne la plus vaste d’Europe, pour ne pas dire du monde – seul le MoMA de New York peut rivaliser –, si bien que les salles ne peuvent accueillir dans un même temps qu’un échantillon infime (environ 1 300 pièces) sur les 50 000 chefs-d’œuvre que possède le lieu. Un accrochage renouvelé chaque année, des expositions temporaires pantagruéliques et un musée annexe inauguré en 2010, le Pompidou-Metz, assurent un certain roulement des œuvres exposées.

Historique et chronologique, la collection permanente débute avant 1960, avec les fauves, cubistes, dadaïstes, surréalistes et autres expressionnistes abstraits se bousculant sur les cimaises et dignement représentés par Matisse, Braque, Picasso, Duchamp, Magritte, Pollock, Rothko… Puis, c’est le grand chamboulement. Arte povera, pop art, minimalisme et nouveau réalisme signent l’aube d’un fabuleux désordre : les 60’s iconoclastes augurent de la révolution punk, le conceptualisme outrancier, le Britart et les autres lubies de l’art contemporain. Une salle est d’ailleurs dédiée à la nouvelle création : place aux installations et vidéo arty signées Dominique Gonzalez-Foerster ou Mathieu Mercier.

D’immenses galeries sont également réservées aux grandes expositions temporaires d’art moderne – dada, O'Keeffe, Giacometti, Bacon, Kandinsky, le futurisme et les femmes de l'abstraction sont passés par là –, tandis que l’Espace 315 révèle de jeunes espoirs âgés de moins de 40 ans. Un beau programme. D’autant que l’expérience du Centre Pompidou ne s’arrête pas à la sortie du musée : la galerie des Enfants, l’excellente librairie Flammarion, le cinéma, la bibliothèque et le restaurant participent à faire de ce lieu le plus beau tas de ferraille du monde de l’art.

Écrit par
Tania Brimson

Infos

Adresse
Rue Saint-Martin
Paris
75004
Transport
Métro : Rambuteau
Prix
Billet d'entrée : de 11 et 14 €
Heures d'ouverture
Tous les jours (sauf le mardi), de 11h à 21h. Nocturne les jeudis jusqu'à 23h dans les espaces d'exposition du niveau 6 (galeries 1 et 2).
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Programme

La traversée des apparences

  • 3 sur 5 étoiles

Les jours sont comptés avant la fermeture du Centre Pompidou pour travaux (de 2025 à 2030). Alors autant surfer sur les dernières Fashion Weeks pour marquer les esprits avant sa remise en beauté. Jusqu’en avril, Beaubourg file les clés à la journaliste et autrice de mode Laurence Benaïm, qui profite d’une carte blanche pour associer le temps d’une déambulation 17 modèles haute couture à certains des plus grands chefs-d’œuvre du musée parisien. Pour cet accrochage, le Centre Pompidou est allé voir du côté de ses confrères du Palais Galliera et du MAD, tout en piochant directement dans les archives des grandes maisons de mode. Si l’on craignait une énième expo présentant des pièces reprenant de façon hyper littérale des motifs de tableaux, celle-ci est plus subtile. Loin d’être un exposé objectif de l’inspiration artistique de certains créateurs, l’événement mise sur la subjectivité de sa commissaire qui parle ici d’intime, de rapport au corps, à l’espace et au temps.  Les lignes noires et blanches du célèbre tailleur Bar de Christian Dior sont ainsi rapprochées des toiles d’Ellsworth Kelly, quand Marine Serre, elle, semble mettre en mouvement les tentatives futuristes de Marcel Duchamp. Plus loin, une robe sculpturale d’Iris van Herpen offre une nouvelle dimension aux Mariés de la tour Eiffel de Marc Chagall, et une des célèbres robes noires d’Azzedine Alaïa renvoie à du mobilier design signé Marcel Breuer. Des affinités que l’on n’aurait jamais imaginées mais qui fonctionnent

Vera Molnár : parler à l'œil

  • 3 sur 5 étoiles

Ça aurait dû être l’expo du centenaire. Malheureusement, un mois avant de souffler ses 100 bougies, Vera Molnár, grande figure de l’art numérique, s’est éteinte. C’est au Centre Pompidou que son œuvre continue de vivre. De ses premiers dessins dans les années 1940 à son travail tardif de sculptrice en passant par sa découverte de l'ordinateur et des algorithmes, tout le travail de cette Parisienne de cœur (d’origine hongroise) s’expose pour la première fois dans une grande institution française.  Cybernéticienne puis informaticienne, Molnár met en place dans les années 1960 un mode de production qu’elle nomme “machine imaginaire” et devient la première artiste en France à produire des dessins numériques en utilisant un ordinateur relié à une table traçante. Pourtant plein de promesses, l'événement mi-rétrospective mi-hommage ne rend pas toujours justice à Molnár, dont la vitalité et l’originalité ne transpirent pas sur les cimaises. Très classique, l’expo est probablement une bonne porte d’entrée pour découvrir le travail de cette pionnière de l’art algorithmique, mais elle ne sort jamais d’un parcours chronologique franchement ennuyeux. Si l’on peut se réjouir de la présence de ses cahiers, qu’elle appelle ses “journaux intimes”, le soufflé retombe un peu lorsque l’on voit le traitement qui leur est accordé : coincés dans des vitrines sages et relégués au rang de projets papier, dont les réalisations concrètes seraient celles accrochées au mur. Or, chez Molnár, le travail pr

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