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Exposition Chagall à l'Atelier des Lumières © Culturespaces / Eric Spiller
Exposition Chagall à l'Atelier des Lumières © Culturespaces / Eric Spiller

Les meilleures expos à faire en ce moment à Paris

Toutes les expositions incontournables en ce moment à Paris, histoire de prendre un grand bol d'art frais !

Écrit par
Zoé Kennedy
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Envie d’un grand bol d’art frais ? Peu importe le mois ou la saison, Paris abrite un nombre pantagruélique d’expos à même de combler votre appétit en culture, si bien qu’il est parfois difficile de faire le tri entre le bon et le moins bon. C’est pourquoi, équipé de notre calepin et de notre flair légendaire, on a bourlingué dans toute la ville pour ne sélectionner que la crème de la crème des expositions à Paris, qu’elles soient consacrées à la peinture, la photo, l’art contemporain, la sculpture ou encore le design. Résultat ? Un dossier expo aussi costaud qu’une cuisse de Roberto Carlos, qui vous fera vous sentir aussi heureux qu’un écureuil devant la version longue de Casse-Noisette !

Les meilleures expositions à Paris

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Les Halles

A l’heure où le dérèglement climatique n’est plus une question, la Bourse de Commerce propose une expo collective à la mesure de l’urgence. Pour nous en faire prendre conscience, 15 artistes – dont les œuvres exposées sortent tout droit de la collection de M. Pinault – imaginent un monde où l’être humain et le vivant arrêteraient de se faire la guerre. Le parcours s’ouvre sur une impressionnante structure du plasticien danois Danh Vō soutenant un arbre agonisant qui se nourrit d’artefacts et de reliques. La métaphore d’une société qui se casse la gueule ? Peut-être. En tout cas, visuellement, ça claque. La suite de la déambulation nous éblouit aussi, proposant un tas d’alternatives postapocalyptiques. Le temps s’arrête et nous fait découvrir les mondes désertés de Diana Thater ou l’univers mutant d’Hicham Berrada. Pilotée par la nouvelle directrice générale de la collection Pinault et ancienne présidente du Palais de Tokyo Emma Lavigne, l’expo fera date, on vous l’assure. 

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • France

Aperçu dans l’expo Voyages en Méditerranée en 2020 aux côtés de Monet et Renoir, Chagall fait aujourd’hui l’objet d’une rétrospective 2.0 en solo. Entre imagerie religieuse (Chagall a réalisé de nombreux vitraux dans sa carrière), photos d’archives en noir et blanc, bestiaire fantastique et amour de l’opéra (les plafonds du Palais Garnier, c’est lui), le spectacle enchaîne les mises en scène spectaculaires et rend un hommage à la mesure du peintre d’origine russe, dont l’univers plein de couleurs se découvre aussi en musique, au rythme de morceaux klezmers et de grands tubes du jazz. Plein les yeux ET plein les oreilles. L’audio est d’ailleurs au cœur de la deuxième partie de l’expo qui traite du rapport à la musique du peintre abstrait Paul Klee. Un programme court (10 minutes) qui superpose formes géométriques et sonorités hypnotiques, offrant une conclusion ultra-psychédélique à cette nouvelle saison.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • 1er arrondissement

En 1929, à l’aube de sa sixième décennie, le peintre Henri Matisse entame une remise en question qui se matérialise par un changement de style radical. En quête d’inspi, Matisse la joue comme Gauguin et se barre à l’autre bout du monde, direction Tahiti. Un voyage synonyme de rupture qui le poussera à repartir vers les Etats-Unis pour se confronter à ses premiers travaux avec un œil aussi neuf que critique. Rassemblant une centaine d’œuvres dans une scéno parfaitement conçue, l’expo s’appuie sur quelques pièces d’exception rarement (voire jamais) exposées en France, comme Le Chant (1938). Dessins préparatoires, sculptures, archives, photos… La diversité des formats atteste de la profusion créative qui suivit son passage à vide. Si l’on craignait un truc peu inaccessible, il n’en est rien. Médiation et curation impeccables mettent parfaitement en valeur le travail de Matisse et sa capacité à se réinventer.

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot

L’établissement du 16e donne la parole à Miriam Cahn, artiste façonnée par la deuxième vague du féminisme et la banalisation de l’horreur. A travers plus de 200 œuvres réalisées entre 1975 et aujourd’hui, Cahn évoque simultanément son cycle menstruel, le viol ou la guerre. L’espace – immense – invite à la déambulation, sans sens particulier. Si, d’habitude, le manque de cartels du Palais de Tokyo a tendance à nous agacer gentiment, il participe ici au dépouillement imaginé par Miriam Cahn et la commissaire de cette monographie, Marta Dziewańska. Il y a tellement d'œuvres à mater, tellement de sujets explorés, tellement de formats et de supports. Pas de cadres léchés ni de scéno super travaillée mais une honnêteté à crever le cœur, une immédiateté rare, surtout dans le milieu chiadé de l’art contemporain. 

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • 8e arrondissement

Giovanni Bellini (1430-1516) est considéré comme le père de l’école vénitienne, un mouvement qui rompt avec le style gothique. Et pour la première fois en France, le musée Jacquemart-André lui offre une rétrospective à la hauteurDans une scéno un peu sombre, le musée revient à travers un parcours chrono-thématique sur les nombreuses influences et inspirations du peintre, qu’elles proviennent de son père, de l’art byzantin ou de la peinture flamande. Les tableaux et retables nous plongent direct dans la Cité des Doges, et l’on ne peut s’empêcher de sourire devant les coupes de Bee Gees dont le pauvre Jésus est affublé – et surtout les bébés cheum typiques des icônes chrétiennes de la Renaissance. Des petits êtres bodybuildés avec des têtes de vieillards qui représentent le Christ, interrogeant aussi bien les spectateurs que les théoriciens. Si certains estiment que la laideur des nourrissons est liée à un manque de pratique, d’autres estiment que cela renvoie à la double nature du Christ, né homme parfait.

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Roquette

Né en 1946, Chris Killip se destinait à devenir le gérant du seul hôtel de l'île de Man. Puis, en 1964, il tombe sur des photos d’Henri Cartier-Bresson en feuilletant Paris Match… Révélation et changement de plans : direction Londres où il devient assistant photo, avant de bourlinguer jusqu’à New York à la fin des années 1960 et de tomber amoureux des grands photographes américains. La suite ? Il retourne au village pour documenter sa communauté, avec un traitement sans artifices qu’il appliquera à différents endroits du Nord de l’Angleterre. Toujours en noir et blanc, les quatre séries présentées racontent, sans jamais en rajouter, un quotidien marqué par la misère sociale. À travers une cinquantaine de tirages soigneusement sélectionnés et un accrochage impeccable digne des grands musées, on découvre les paysages hostiles de la côte britannique, les visages crevés de ses habitants et l’ennui des jeunes punks de la région.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Montparnasse

Gros nom de la scène contemporaine, Fabrice Hyber s’illustre à la Fondation Cartier avec son projet La Vallée, une expo qui met en scène ses œuvres dans un cadre scolaire. Persuadé qu’on “peut apprendre des choses par les œuvres”, le plasticien illustre son propos de façon littérale et transforme le mastodonte de verre et de béton qu’est la Fondation Cartier en une école dotée d’un préau, de salles de classe et même d’espaces de motricité. Une scéno complètement inédite dans laquelle on s’émerveille, et on apprend. Poussant l’aspect pédagogique à fond, la Fondation Cartier agrémente chaque cartel d’un QR code renvoyant à des vidéos explicatives tournées par Hyber himself. Bien loin des expos contemporaines inaccessibles, La Vallée renvoie à des codes connus de tous et nous prouve que non, on n’a pas toujours besoin d’un doctorat en histoire de l’art pour capter le message d'œuvres contemporaines.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot

Les années 1990 sont synonymes de minimalisme. Une tendance ultra-rigide qui explose en 1997. Les responsables de ce Fashion Big Bang ? Martin Margiela, Rei Kawabuko ou encore Jean-Paul Gaultier, dont les créations osées revivent vingt-cinq ans après dans les espaces d’expo du Palais GallieraA travers une cinquantaine de silhouettes et un ensemble de documents d’archives, l’expo revient sur une année mémorable dans une scéno élégante et épurée. String apparent chez Tom Ford, vêtements déconstruits chez Margiela, femmes-insectes chez Thierry Mugler… La mode se politise, les lignes changent, et l’objectif n’est plus simplement de vendre des vêtements mais de questionner les corps, la matière, et les notions de beauté.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot

Alors que Miriam Cahn déroule sa pensée sérielle à l’étage le sous-sol accueille une quarantaine d’artistes dont les œuvres s’inspirent du VIH. Ici, le sida est moins sujet que prisme, à travers lequel on découvre de nombreux plasticiens, eux-mêmes exposés au virus. On avait un peu peur en commençant le parcours. Peur du pathos, peur du mauvais traitement de la maladie, peur du “sensationnalisme”. Mais le commissaire François Piron nous délivre une expo qui frôle la perfection. Allant bien au-delà d’une simple chronologie sur le sida, Exposé.es permet de faire cohabiter des œuvres aussi militantes que sensibles, qu’elles soient réalisées par des artistes emblématiques des années 80-90 comme Hervé Guibert, Félix González-Torres, Nan Goldin, ou par de jeunes plasticiens comme Benoît Piéron ou Lili Reynaud-Dewar. On parle du sida, certes, mais surtout de politique, d’intimité, d’amitié, d’amour. L’expo, d’utilité publique, nous prouve qu'au-delà des virus, le savoir et la tolérance aussi se transmettent.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Place de Clichy

Lieu de référence pour les fadas de photole BAL nous plonge pleinement dans l’univers performatif de Joanna Piotrowska, grâce à une scéno confidentielle et un accrochage sobrissime. Les grands formats se découvrent au fil d’une balade silencieuse, le bruit de nos pas étant complètement étouffé par une moquette colorée, évoquant les salons confortables de nos parents. Entre albums de famille aussi tendres que dérangeants, corps féminins contorsionnés en position de défense ou natures mortes, le travail en noir et blanc de la photographe brouille les frontières entre fiction et réalité. Difficile de savoir ce qui relève de la mise en scène ou de la prise de vue instantanée. C’est là toute la force de Piotrowska, qui switche sans peine entre les codes de la photo documentaire et les prises de vues complètement artificielles, le tout sans jamais donner d’explication.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais

Il fallait une sacrée bonne raison pour que l’on se décide à remettre au musée Picasso remettre les pieds. Cette bonne raison s’appelle Faith Ringgold. Peintre originaire du Harlem des années 1930, elle est une des grandes figures artistiques des luttes antiracistes et féministes aux Etats-Unis. Alors que la peinture moderne est aussi blanche qu’un Breton en hiver, Faith Ringgold décide de se réapproprier cette histoire de l’art excluante et d’offrir un dialogue entre les références européennes ultra-connues et celles de la Renaissance de Harlem. Et dans son œuvre, Faith Ringgold n’oublie jamais de mettre la figure noire au centre. Thématique et chronologique, le parcours parfaitement documenté rend compte de la multitude de supports sur lesquels bosse la plasticienne et, surtout, de sa ferveur politique. Car à 92 piges, Mamie fait bel et bien de la résistance.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • 4e arrondissement

A Beaubourg, dans une scénographie très (trop ?) sobre, on découvre les corps sculptés de Germaine Richier aux proportions atypiques, entourés de photos d’archives et de dessins préparatoires – qui tiennent une grande place dans l’exposition.  Le parcours de cette rétrospective, à la fois chronologique et thématique, s’ouvre sur ces portraits classico-classiques, réalisés après sa formation au sein de l’atelier d’Antoine Bourdelle. Lassé des visages, Richier se concentre vite sur les corps, qu’elle malmène autant qu’elle célèbre. Jambes interminables, torses voluptueux ou décharnés, silhouettes abstraites… Au fur et à mesure, l’humain fusionne avec l’animal et l’artiste imagine des créatures hybrides, inspirées de sa Provence natale. Araignée ou mante religieuse, les bestioles choisies célèbrent toutes le pouvoir féminin. Après plus d’un demi-siècle sans que l’on n’entende parler d’elle, sa récente mise en lumière permet une relecture féministe de son œuvre, dévoilant une artiste bien plus contemporaine que prévu.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Montparnasse

Salvador Dalí et Alberto Giacometti, c’est un peu comme vous et Camille en 6e B : un jour BFF, le lendemain pires ennemis. Jusque dans les années 1930, les deux artistes étaient copains comme cochons – avant que des divergences artistiques et (surtout) politiques ne les éloignent. C’est à ce moment qu’ils ont imaginé un jardin d’Eden 2.0 pour la villa d’Hyères des mécènes Marie-Laure et Charles de Noailles (aka la Villa Noailles aujourd’hui). Une œuvre qui n’a jamais vu le jour mais que l’Institut Giacometti tente de faire (re)vivre le temps d’une expoLettres, dessins et maquettes agissent ici comme des indices essentiels à l’enquête minutieuse menée par les commissaires, dont la pièce maîtresse est sans nul doute la reconstitution du Projet pour une place de Giacometti, partiellement présenté à l'entrée, dans l'atelier. Un vrai jardin des délices !

  • 3 sur 5 étoiles
  • Art
  • 7e arrondissement

Sobrement intitulée Pastels, de Millet à Redonl’expo met en lumière une centaine de chefs-d’œuvre de pastels du musée à travers une thématique qui n’avait pas été explorée depuis l’exposition Le Mystère et l’éclat en 2009. Pas vraiment du dessin, pas vraiment de la peinture, le pastel connaît un âge d’or au XVIIIe siècle avant de se faire ringardiser par la Révolution française. Il pastel permet une variété d’usages et de styles, entre effet vaporeux et aspect instantané proche du croquis. Les multiples formats se dévoilent au fil d’un parcours thématique, et le musée réussit à rassembler une multitude d’artistes et de sujets sans rendre la déambulation indigeste. Mais si la qualité des œuvres et de la médiation est indéniable, Orsay force – une fois de plus – sur la scéno, en optant pour des couleurs criardes qui jurent avec les tonalités subtiles du pastel. 

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot

Et si Yves Saint-Laurent était l’ultimate gold digger ? Pour célébrer les 60 ans de la première collection de la griffe YSL et les 5 ans du musée parisien du même nom, l’ancien fief de la maison – devenu lieu d’expo – présente GOLD. Les ors d’Yves Saint Laurent. Alors que les expositions mode sont souvent l’occasion de faire des rétrospectives, le musée Yves Saint Laurent tire son épingle (lol) du jeu et propose une expo thématique avec des choix qui ne semblent jamais capillotractés ni manquer de conviction. C’est simple : toutes les pièces présentées alimentent une période, un discours, une inspiration et illustrent la carrière de celui qui était finalement plus artiste qu’artisan. A travers une quarantaine de créations, on se rend compte que l’or fait office de fil rouge dans les collections de ce génie de la sape. S’il y a une expo à visiter avant de choisir ses tenues pour briller sur le dancefloor le 31, c’est celle-ci.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Bercy

Devenu un genre à part entière dès les débuts du cinéma, le film d’espionnage continue de cartonner dans les salles. Il faut dire que les œuvres mettant en scène des agents secrets ont tout pour plaire : intrigue, élégance, gadgets à gogo… On a beau connaître la recette par cœur, à chaque nouveau James Bond, on court au ciné. Comme à son habitude, la Cinémathèque propose une expo ludique et protéiforme pour nous raconter un pan de l’histoire du cinéma. Costumes, extraits vidéo, accessoires de tournage, mais aussi œuvres d’art extrêmement bien choisies, la Cinémathèque interroge, à travers une multitude de supports, les représentations, tantôt glamours, drôles ou inquiétantes, des espions à travers les décennies. Chapeau (melon et bottes de cuir) !

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  • 3 sur 5 étoiles
  • Art
  • 7e arrondissement

Après avoir cartonné au Victoria and Albert Museum de Londres, l’expo Kimono s’apprête à rhabiller Paname. Revenant sur l’histoire de cette sape iconique made in Japan, l’expo accumule plus de 200 modèles du fameux vêtement en T, provenant aussi bien de l’ère Edo (1603-1868) que des défilés de John Galliano. Suivant un parcours chronologique, les tenues de courtisanes, de samouraïs ou d’acteurs de kabuki (une forme de théâtre japonais) se transforment et s’adaptent, à l’image du Japon. A partir de l’ère Meiji (1868-1912), le pays du Soleil-Levant ouvre ses frontières et surtout son commerce, faisant du kimono le must-have de la garde-robe de l’élite européenne. Un succès qui ne se dément pas et qui ira même, dès le début du XXe siècle, jusqu’à influencer les plus gros noms de la mode. La dernière partie de l’expo, moins historique, atteste justement de l’influence majeure de cette pièce dans le dressing occidental. Spectaculaire, cet espace digne du musée des Arts déco présente des tenues d’exception. Beau moment pour finir !

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais

Artiste noir.e, non-binaire et queer originaire de Durban, Zanele Muholi évolue dans une Afrique du Sud contrastée. Premier pays à inscrire les droits des personnes LGBTQIA+ dans sa Constitution, d’innombrables violences continuent d’y être perpétrées à leur égard. Muholi, né.e en 1972, s’est fait le témoin de ces persécutions, montrant au monde que l’amour survit même aux pires châtiments. A travers pas moins de 200 clichés, Zanele Muholi met les pleins phares sur ces communautés invisibilisées, leur rend la fierté qu’on a tenté de leur arracher. Les séries s'enchaînent, en noir et blanc ou en couleurs, et continuent d’attraper le public par le colbac. Les sourires des personnes transgenres érigées en reines de beauté nous mettent du baume au cœur quand les contrastes des autoportraits de Muholi nous fracturent la rétine. Tout est aussi beau que puissant. Une immense réussite.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais

L’expo retranscrit parfaitement l’esthétique de cette collaboration entre le couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa et le photographe de mode américain Arthur Elgort. Et il faut bien dire que quand on arrive sous la nef du 18 rue de la Verrerie, ça claque. L’architecture de l’ancienne demeure et atelier du couturier, déjà incroyable, est sublimée par le travail des commissaires d'exposition Carla Sozzani et Olivier Saillard. Dans un élégant jeu de cache-cache, les joyeuses photographies d’Elgort sont mises en face des vêtements imaginés par Alaïa. Au fil des clichés et des fringues, c’est la liberté de la femme qui saute aux yeux ! Moins contraintes, moins statiques, les supermodels des années 1980 et 1990 font vivre cette rencontre avec légèreté, le sourire aux lèvres, bien loin de la moue boudeuse de rigueur habituellement. Une petite expo qui fait du bien.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • 4e arrondissement

A moins d’être ceinture noire en histoire de l’art, le nom de Sayed Haider Raza ne doit pas vous dire grand-chose. A travers une centaine d'œuvres, Beaubourg balaye en ce moment l’ensemble de sa carrière, de ses débuts figuratifs à son goût plus tardif pour l’abstraction. Si ses premières œuvres à l’huile semblent fortement influencées par l’École de Paris, Raza se détache assez vite de la figuration. Son traitement intense de la couleur atteint son apogée dans des œuvres plus libres que l’on peut rapprocher sans prise de risque de celles des expressionnistes abstraits américains comme Sam Francis et Mark Rothko. En abandonnant paysages et portraits, l’Indien trouve son style, intégrant la figure symbolique du bindu (“point” en sanskrit), souvent peint en noir et “couleur mère” dans la pensée indienne, à des compositions plus psychédéliques. Assez classique, l’expo a pourtant le mérite d’être fluide et parfaitement documentée.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Louvre

Synonyme de liberté, de fête et d’audace, la décennie 80 est l’une des plus créatives du siècle dernier. Pour le prouver, le MAD rassemble près de 700 pièces issues de domaines divers (mode, design, publicité). Tous les marqueurs sociaux des années 80 sont passés au crible dans une scénographie clinquante signée Adrien Rovero. De l’arrivée de Mitterrand à l’Elysée en 1981 à la chute du mur de Berlin en 1989, il s’en est passé des trucs en dix piges. Le parcours débute avec une partie dédiée à la com, qu’elle soit politique, culturelle ou publicitaire.  Même chose pour la mode : de Thierry Mugler à Jean-Paul Gaultier, un vent de légèreté souffle dans les dressings. Si vous souhaitez vraiment comprendre pourquoi vos darons ne cessent de choisir le thème “années 80” pour leurs soirées, direction une petite salle sombre cachée dans le MAD qui nous fait revivre la folie du Palace, des Bains Douches et des concerts des Rita Mitsouko.

  • 3 sur 5 étoiles
  • Art
  • Châtelet

En pleine Fashion Week, la griffe au célèbre monogramme retrace plus d’un siècle d’innovation, des malles Transformers – devenant tour à tour des dressings ou des bureaux – aux modèles intemporels revus par les plus gros blazes de la mode – Azzedine Alaïa, Vivienne Westwood ou Karl Lagerfeld. Si Yves Saint-Laurent faisait des clins d'œil à ses œuvres préférées dans ses défilés, Louis Vuitton charge carrément les plasticiens d’imaginer les modèles de ses collections :  carrés de soie signés Sol LeWitt, sacs tagués Stephen Sprouse, collection conçue par Takashi Murakami et (trop) nombreuses collaborations avec le roi du kitsch Jeff Koons. Un parti pris ultra innovant qui place LV en pionnier, faisant de ses accessoires de vraies œuvres d’art. Malheureusement, si l’idée de revenir sur le rapport entre la griffe et le monde de l’art était vraiment intéressante, l’expo donne le sentiment d’être immergé dans une pub géante, avec des médiateurs sapés comme le staff d’un défilé. Dommage.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Musique
  • La Villette

La musique est si forte qu’elle déborde des salles d’expo. Créateur de l’afrobeat, Fela Kuti s’est illustré autant un saxo aux lèvres que sur la scène politique du Nigeria et il fait aujourd’hui l’objet d’une expo magnifique à la Philharmonie de Paris. L’occasion d’en apprendre plus sur ce génie de la musique, son rapport à la politique, aux femmes et à son pays natal. Entre les concerts qui s’enchaînent, les cartels ultra-détaillés, la multitude de photos, de pochettes de vinyle, de coupures de presse mais aussi… de slips (oui oui), la Philharmonie met en lumière les différentes facettes du Black President. L’expo évoque également, quoique assez timidement, son rapport aux femmes, sa mère, figure militante des années 50, et ses « Queens », ses compagnes – parfois mineures – qui l’entouraient. Mort du sida en 1997, il est aujourd’hui une icône incontestable. Mais dans un monde où l’on se demande (trop) souvent si l’artiste doit être séparé de l’homme, la question se pose : Fela Kuti fait-il encore figure d’intouchable ?

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Louvre

En ce moment, au MAD, il faut aller jusqu’au troisième étage pour découvrir la rétrospective Etienne Robial. Si son blaze ne vous dit rien, on est quasiment sûr que vous avez déjà vu son travail. Si on vous dit Canal+, le PSG, Les Inrocks, L’Équipe, vous avez les logos en tête ? Eh bien ils sont tous signés Robial ! Graphiste, éditeur, directeur artistique, prof et même collectionneur, le type possède plus de casquettes qu’un hipster du Marais ! L’expo retrace ainsi plus de cinquante ans de création en faisant dialoguer ses projets avec des pièces de sa collection, celle du MAD, des objets Bauhaus, des œuvres de Malevitch ou même du simple matériel de cuisine. Ultra ludique, le parcours propose aux visiteurs de manipuler des lettres en papier et des Lego, de feuilleter des pages de magazines ou de découvrir des catalogues d’alphabets imaginés par Robial. Avec Etienne Robial, le MAD signe, encore une fois, une expo sans faute (de frappe).

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