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Van Gogh
© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt

Les meilleures expos à voir en ce moment à Paris

Toutes les expositions incontournables en ce moment à Paris, histoire de prendre un grand bol d'art frais !

Zoé Terouinard
Écrit par
Zoé Terouinard
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Envie d’un grand bol d’art frais ? Peu importe le mois ou la saison, Paris abrite un nombre pantagruélique d’expos à même de combler votre appétit en culture, si bien qu’il est parfois difficile de faire le tri entre le bon et le moins bon. C’est pourquoi, équipé de notre calepin et de notre flair légendaire, on a bourlingué dans toute la ville pour ne sélectionner que la crème de la crème des expositions à Paris, qu’elles soient consacrées à la peinture, la photo, l’art contemporain, la sculpture ou encore le design. Résultat ? Un dossier expo aussi costaud qu’une cuisse de Roberto Carlos, qui vous fera vous sentir aussi heureux qu’un écureuil devant la version longue de Casse-Noisette !

Les meilleures expositions à Paris

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • 1er arrondissement
  • Recommandé

Photographe et militante révolutionnaire italienne, Tina Modotti fait enfin l’objet d’une grande rétrospective française dans un Jeu de Paume qui réhabilite le nom et l'œuvre d’une artiste trop longtemps ignorée. Pourtant, à voir les 240 tirages réunis à Paris, il n’est franchement pas difficile de parler d’elle comme d’une artiste. Débarquée dans un Mexique post-révolutionnaire en 1923, elle devient rapidement l’une des grandes figures intellectuelles du pays, copinant avec Frida Kahlo et Diego Rivera, pour ne citer qu’eux. En à peine dix ans de carrière, Tina Modotti réussit à créer un vaste corpus aussi varié que cohérent, où elle explore la photographie de paysage, d’architecture ou encore le portrait, avec toujours la même brutalité. Un portrait du monde sans artifices où elle semble dépasser le maître, à en croire les comparaisons faites par le Jeu de Paume, dans une expo résolument émancipatrice. Modotti ne saurait se satisfaire d’un travail purement esthétique et fait de son appareil photo une arme au service de la lutte des classes. 

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais
  • Recommandé

Weegee fait aujourd’hui l’objet d’une maousse rétrospective à la Fondation Henri Cartier-Bresson, qui dévoile une pratique protéiforme et bien plus politique qu’on ne veut le croire. Né en Ukraine sous le nom d’Asher Fellig, il débarque aux Etats-Unis en 1910 à l’âge de 10 ans. La conscience de sa classe sociale d’origine ne le quittera jamais. Ses premières prises de vues ? Il les prend la nuit, cigare au bec, pour le compte d’une agence de presse qui salue assez vite son goût pour le sang. Un petit côté voyeur se dessine au passage, qui ne fera que s’accentuer après la guerre, lorsqu’il part à Hollywood opérer un virage à 180 degrés. La misère sociale fait peu à peu place à une critique de la société du spectacle et ses photos people se font de plus en plus caricaturales. Dans une scéno aussi froide que les corps inertes et les sourires des mondaines californiennes qu’il photographie, on découvre un corpus à première vue décousu, qui forme peu à peu un tout assez logique grâce à un commissariat quasi cinématographique. 

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Recommandé

Plus qu’une expo où l’on contemple les œuvres avec distance, cet événement invite le visiteur à vivre une expérience sensible où l’on peut toucher les matériaux, s’asseoir sur les sièges signés Studio Mumbai (fondé par Bijoy Jain) ou slalomer entre les sculptures simplement posées au sol. Ici, la matière est reine. On vit dans l’architecture, on s’aime, on pleure, on vieillit entourés de murs. Avec l’humble discrétion qui le caractérise, l’Indien explore et grappille du côté de la sculpture, de l'artisanat, du design d’objet. Et puisqu’il ne s’agit pas d’une exposition comme les autres, ne cherchez pas les cartels explicatifs à côté des pièces : il n’y en a pas. Deux choix s’offrent à vous : vivre pleinement cet instant presque méditatif ou vous diriger vers les médiateurs dispersés un peu partout, qui se feront un plaisir de vous aiguiller. Nous, on a choisi la première option.

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Louvre
  • Recommandé

L’esthétique de la Néerlandaise, arrivée dans la mode des années 2000, cristallise tout ce que l’époque fait de mieux : look rétrofuturiste, technologie et références aux éléments naturels. Un univers qu’embrasse le MAD dans son parcours thématique à la scénographie et à l'ambiance sonore envoûtantes. Les vêtements d’Iris van Herpen n’habillent pas simplement celles et ceux qui les portent : ils les mangent, les transforment comme une armure irréelle. L'émerveillement persiste à l'étage, avec la reconstitution de l'atelier d'Iris van Herpen, démontrant l'harmonie entre savoir-faire artisanal et impression 3D. Toujours plus intimiste, le parcours se poursuit dans un petit cabinet de curiosités passant en revue les inspirations de la designer, où l’on retrouve Le Jardin des délices de Jérôme Bosch. Une expo en forme de réussite pour le MAD qui signe une expérience immersive sur la planète Van Herpen. 

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Rennes-Sèvres
  • Recommandé

Pour explorer la vaste thématique de la sobriété, la Fondation EDF a confié les clés à un commissariat collectif au sein duquel scientifiques et artistes bossent main dans la main pour rêver un monde plus sobre et imaginer une expo aussi marquante qu’impactante. Une vingtaine d’artistes explorent le sujet, tantôt pour donner à voir les effets concrets du changement climatique, tantôt pour essayer d’apporter des solutions à ce stress généralisé. Et si les nouvelles ne sont pas bonnes, elles sont pour eux l’occasion de créer le débat et d’éveiller les consciences, à l’image de la mosaïque XXL de Moffat Takadiwa réalisée à partir de déchets plastiques. Basée sur un ensemble éclectique où se mêlent art vidéo, peinture, photo ou installation, l’exposition joue la carte du waouh pour tenter de bousculer les consciences, sans oublier d’apporter une médiation pour offrir aux visiteurs les clés de compréhension nécessaires.

  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • 16e arrondissement
  • Recommandé

C’est sur un autoportrait à l’huile que Mark Rothko nous accueille dans son immense rétrospective, menée d’une main de maître par la Fondation Louis Vuitton. Un autoportrait ? Oui, le seul jamais peint par le grand représentant de l’expressionnisme abstrait. Dès la deuxième galerie, c’est le choc. Rothko, le seul, l’unique dans toute sa splendeur. Et nous, le souffle coupé, on ne peut que lui donner raison : si la beauté silencieuse des œuvres du peintre américain n’est plus à prouver, cette critique est surtout l’occasion de rendre justice à la Fondation Vuitton qui crée une expérience contemplative idéale. Le traitement de la lumière, l’espace donné à chacune des 115 toiles et la hauteur d’accrochage basse, conforme à la volonté de l’artiste, contribuent à immerger complètement le spectateur dans le monde lumineux de Mark Rothko, fait de formes rectangulaires où se fondent ocres, jaunes et rouges jusqu’à s’assombrir, dans sa série des Blackforms.

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  • 3 sur 5 étoiles
  • Art
  • 4e arrondissement
  • Recommandé

Jusqu’en avril, Beaubourg file les clés à la journaliste et autrice de mode Laurence Benaïm, qui profite d’une carte blanche pour associer le temps d’une déambulation 17 modèles haute couture à certains des plus grands chefs-d’œuvre du musée parisien. Pour cet accrochage, le Centre Pompidou est allé voir du côté de ses confrères du Palais Galliera et du MAD, tout en piochant directement dans les archives des grandes maisons de mode. Si l’on craignait une énième expo présentant des pièces reprenant de façon hyper littérale des motifs de tableaux, celle-ci est plus subtile. Les lignes noires et blanches du célèbre tailleur Bar de Christian Dior sont ainsi rapprochées des toiles d’Ellsworth Kelly, quand Marine Serre, elle, semble mettre en mouvement les tentatives futuristes de Marcel Duchamp. Côté expérience muséale, malheureusement, on s’ennuie un peu. Ni vraiment expo, ni simple nouveau parcours, cet entredeux nous frustre et l’on aurait aimé une scéno aussi vibrante que les perles de Kevin Germanier et une médiation au taquet. 

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • 7e arrondissement
  • Recommandé

L’expo n’aurait pu être qu’anthropologique, mais le musée Chirac pousse plus loin le trip et s’intéresse aux représentations artistiques issues de la prise de l'ayahuasca, mais aussi aux pratiques thérapeutiques, religieuses ou même politiques entourant cette défonce mystique. Le parcours chrono-thématique s’ouvre sur l’art méconnu des “kenés”. Ces motifs géométriques complexes, traduisant les vibrations secrètes de l’univers aperçues sous ayahuasca, défilent sur une grande diversité de supports, du textile à la poterie en passant par une magnifique fresque peinte spécialement pour l’occasion. Avec l'essor du tourisme chamanique des années 1980, les artistes autochtones intègrent la scène internationale, et les kenés deviennent des outils d’affirmation culturelle et de revendications politiques notamment avec les œuvres de Pablo Amaringo. La dernière partie de l’expo nous sort de l’Amazonie, dans une Amérique du Nord en quête de sens dont les représentants New-Age piochent dans les traditions péruviennes pour vivre, à leur tour, des expériences transcendantales. 

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • 13e arrondissement
  • Recommandé

A la surmédiatisation de sa famille et au bling des soirées de la rue de Verneuil, Kate Barry préfère le calme du noir et blanc, la poésie des corps en mouvement captés sur le vif par son œil attentif. Bien sûr, les stars, elle les côtoie, comme en témoignent les portraits de Catherine Deneuve ou de Laetitia Casta magnifiquement mis en valeur sur la péniche du 13e arrondissement. Connue pour ses portraits, Kate Barry capture aussi magnifiquement les paysages calmes et déserts du littoral, où elle célèbre la nature avec la même douceur que les visages de ses proches. Mêlant verve et pudeur, chacun des 80 clichés exposés au Quai de la Photo traduit ce besoin de simplicité. Peu importe le sujet, Kate dit les choses sans détour et célèbre la beauté partout, mettant sur le même plan Samir et Hubert, poissonniers au marché de Rungis, et Vanessa Paradis.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • 6e arrondissement
  • Recommandé

Chana Orloff ? Une sculptrice précurseuse dans un monde de mecs aux mains calleuses, qui a renouvelé l’iconographie traditionnelle du corps féminin dans la sculpture, alors influencée par un male gaze omniprésent. Le tout sans jamais dissimuler sa féminité, en explorant des thèmes jusqu’alors peu (voire pas) représentés, tels que la maternité, qu’elle illustre avec une grande justesse. Cette première grande expo cristallise cette dualité, entre force et douceur, caractéristique du travail de l’artiste qui creuse dans la matière pour en dégager les formes les plus pures, ou les plus violentes. Le parcours de l’exposition se conclut de façon magistrale dans l’atelier du jardin par des œuvres créées à partir de 1945. Ces créations s’inspirent de portraits de survivants du camp de Buchenwald et leur matérialité est, elle aussi, neuve. Fini les visages lisses et doux, place à une matière rugueuse, comme déchiquetée. 

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Champs-Elysées
  • Recommandé

En pleine Belle Époque, de Montmartre à Montparnasse, tous les Parigots semblent s’être passé le mot : la ville doit changer. La peinture est chiante, les transports sont chiants, même les fêtes sont chiantes ! De Robert et Sonia Delaunay à Marcel Duchamp en passant par Tamara de Lempicka, Modigliani et Joséphine Baker, tous décident de renverser un peu la tendance en réfléchissant à de nouvelles manières de créer et, surtout, d’exister. C’est cette quête de modernité que met en avant le Petit Palais au travers d’un corpulent ensemble de 400 œuvres et objets, se concentrant majoritairement sur l’axe des Champs-Elysées autour duquel gravite la scène parisienne. Malgré la qualité parfois inégale des pièces présentées, l’exposition réussit le pari de nous immerger totalement dans cette rocambolesque période, aussi festive que stimulante.

  • 3 sur 5 étoiles
  • Art
  • 7e arrondissement
  • Recommandé

Chéri Samba à Maillol, c’est forcément un événement ! A travers un parcours thématique, on découvre des œuvres grand format qui font la part belle à la figure noire, encore trop marginalisée dans le grand corpus de l’histoire de l’art. Muralisme, peinture contemporaine, paillettes kitsch, pamphlets politiques… Ce qu’il nomme lui-même la “griffe sambadienne” est à la fois humoristique et politique, belle et rebelle. La deuxième partie, axée sur les femmes, dérange par les propos misogynes du créateur ainsi que par le manque de regard critique de l’institution. Heureusement, les salles suivantes, plus politiques, nous décrispent. Chéri Samba aborde l’histoire de l’Afrique, du Congo et de Kinshasa en évoquant aussi bien les forces que les faiblesses de ces territoires, avant d’élargir sa critique au monde. L’exposition se conclut sur la partie la plus intéressante : une histoire de l’art revue et corrigée, où Picasso devient un homme noir placé au même niveau que Samba.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • 4e arrondissement
  • Recommandé

C’est la rencontre que le monde de la photo attendait : celle de l’immense fonds du Musée national d’art moderne et de la collection de Marin Karmitz, fondateur des cinémas MK2 et grand amateur de photographie. Organiser ce type de dialogue avec une parité quasi totale n’avait encore jamais été tenté par un musée d’une telle envergure. On prévient : l’expo fera date. C’est à travers le très vaste sujet du corps que les œuvres de Beaubourg et de Marin Karmitz conversent, offrant un véritable best of de la discipline en sept sections, où la chronologie s’efface au profit d’un parcours thématique. Si, bien évidemment, on se presse pour découvrir les chefs-d’œuvre iconiques de la photographie, ils deviennent surtout intéressants lorsqu’ils sont confrontés à des clichés moins connus. Cet ensemble de plus de 500 photographies et documents, à la qualité déjà indéniable, prend une tout autre dimension grâce aux différentes “manières de voir” qui sectionnent la déambulation.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot
  • Recommandé

De quelle façon le sport a-t-il influencé notre vestiaire, sans même qu’on s’en rende compte ? A travers plus de 200 pièces, Galliera questionne la place du vêtement dans l’activité physique, et en profite pour soulever tout un tas de questions sociales liées à la mode. Dans une scéno sobrissime et grâce à un ensemble de silhouettes et d’objets d’archives, l’expo nous rappelle que, si la garde-robe masculine n’a pas connu d’évolution incroyable, le corps des femmes a été tantôt soumis, tantôt libéré par le vêtement. Comment habiller une femme qui bouge ? En s’inspirant des mecs, pardi ! Fille, garçon, les vestiaires se confondent jusqu’à fusionner à partir des années 1990, quand les icônes du hip-hop, dont les clips cartonnent sur MTV, font adopter le streetwear à tous, sans distinction de genre. De la crinoline au Lacoste TN, il n’y a qu’un pas. 

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